Gare aux "réformes"

septembre 2020 | PAR Michel Gairaud

Pourquoi les « clients » de la SNCF réformée ne comprennent strictement plus rien aux tarifs ? L’ouverture à la concurrence, depuis le 1er janvier 2020, du réseau ferré va-t-il améliorer le service ou, à l’inverse, accentuer sa détérioration et la fermeture des petites lignes ? Comment la France est-elle devenue une si mauvaise élève en matière de fret ferroviaire préférant se transformer en un corridor de camions à marchandises ? Les cheminots sont-ils vraiment des aristocrates privilégiés ? Côté management toxique, la SNCF finira-t-elle par faire pire que France Telecom ? Une avalanche de questions, dans le sillage d’une myriades de rapports, lois d’orientation, mouvements sociaux, articles, à laquelle Un train d’enfer répond de façon tout aussi rigoureuse que ludique. Erwan Manac’h, journaliste à Politis, et son frère, Gwenaël, dessinateur, ne cachent pas leur attachement au rail, ce bien commun soumis, à grande vitesse, à un virage managérial au bénéfice d’intérêts privés. Leur enquête dessinée décrypte en détail la logique et les arguments qui guident les politiques publiques en décrivant ses effets au plus près de celles et ceux qui les subissent, cheminots, salariés précarisés et une espèce au bord de la crise de nerf : les usagers d’un service public en voie de disparition.

Un train d’enfer, « enquête dessinée sur la SNCF et la privatisation du rail« , par Erwan et Gwenaël Manac’h, éditions La ville brûle, 136 pages, 18 euros.

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