le Ravi candidat pour racheter France-Soir

décembre 2011
le Ravi est, depuis huit ans, un mensuel traitant d'actualité et de politique dans la région Provence Alpes Côte d'Azur. L'énergie et la volonté de ceux qui y contribuent compensent le manque de moyens financiers, et le Ravi est devenu un journal de référence dans la région. Faire de la presse, de la vraie presse, est un pari enthousiasmant, épuisant, et pour tout dire un peu fou. Mais aujourd'hui, face à l'urgence, nous avons décidé de nous lancer dans un pari plus fou encore.

Parce que nous pensons que les medias indépendants sont essentiels à la démocratie

Parce que nous croyons à l’importance du journal « papier », qui informe et qui provoque, qui dévoile, explique et qui fait lien social

Parce que nous nous battons, chaque jour depuis neuf ans, pour que vive la presse

Parce que nous ne pouvons pas nous résigner à la mort d’un journal ;

Nous proposons de racheter France-Soir

Les 1 euro : le Ravi les avance

Son propriétaire en veut 1 euro. Ce prix, évidemment symbolique, ne reflète pas la valeur d’un titre qui a vendu jusqu’à 1 million d’exemplaires chaque jour, aux temps de sa splendeur. Le prestige du titre, le savoir-faire de ceux et celles qui y travaillent, les archives, les contacts, le matériel… Le titre vaut bien plus qu’un euro. Cet euro, nous somme prêts à le fournir, malgré nos finances précaires. Mais pas à le payer. Nous avons toujours défendu le fait qu’un journal libre ne s’achète pas, mais que l’on finance son indépendance. Alors le Ravi propose de donner 1 euro au propriétaire actuel, 1 euro qui serait ensuite réparti entre les lecteurs actuels du Ravi et de France-Soir, et les autres, qui deviendraient ainsi propriétaires du titre pour une somme modique.

10 euros par ultra-riche ? Ou une souscription populaire ?

Nous sommes conscients que le propriétaire actuel demande, outre la somme de 1 euro, de rembourser 3 millions d’euros de dettes. Notre situation financière est trop délicate pour que nous imaginions reprendre ces dettes (nous ne savons pas nous même comment nous allons finir l’année). Mais, si nous en avions les moyens, nous ne les paierions probablement pas. Car la presse est un bien public d’importance et, quand il y a urgence, c’est à la nation de la soutenir.

3 millions d’euros ? On trouvera. La nation pourra trouver, même en cette période de disette annoncée : le sujet est trop grave. Malgré le relèvement des plafonds, il reste 300 000 foyers assujettis à l’ISF : refuseraient-ils, eux qui déclarent un patrimoine supérieur à 1,3 millions, de donner 10 euros pour sauver un titre qui fait partie du patrimoine ? 10 euros, c’est deux cafés pris au Flore ou c’est renflouer ce journal qui fait partie de l’histoire de Saint Germain des Prés. Nous n’osons pas croire en une hésitation. S’ils s’avèrent mauvais payeurs, il y a d’autres idées à développer. Après tout, 3 millions, c’est 0,00003 % de la recapitalisation bancaire prévue pour la crise actuelle, c’est 0,001 % des bonus distribués aux 8000 opérateurs de marché, c’est un peu plus de 2 heures de bénéfices pour Total, etc. Si ce n’est pas l’Etat, c’est une souscription populaire qui ouvrira le chemin à une presse enfin indépendante. On trouvera.

Une presse de qualité, essentielle à la démocratie

Pour faire quoi, racheter France-Soir ? Tout simplement, pour continuer à faire de la presse. De qualité. Un quotidien. Sans concession. Comme le Ravi, s’employer à faire un journal qui préfère l’irrévérence à la prudence. Organiser des débats. Aller parler de la presse aux jeunes, à ceux qui ne lisent plus, qui ne croient plus en la démocratie. Faire vivre l’idéal de la presse. Les forces de travail seraient préservées (et la rédaction relocalisée en Paca), et la liberté de ton, valeur retrouvée, donnerait des forces nouvelles.

Nous avons plein d’idées. Mais nous n’avons pas d’idées arrêtées. Nous sommes évidemment ouverts à monter, avec toutes les bonnes volontés, le futur de France Soir. Un journal national devrait être celui de tous. Journalistes, lecteurs, institutions de presse : contactez-nous !