Les « Collines » annulé

juillet 2005

« Paca, terre de festival ». Chaque année, les quelques 300 manifestations et 2000 spectacles vivants programmés durant les vacances d’été sont utilisés comme un argument majeur pour promouvoir la Région auprès des touristes. La quantité ne garantit pas toujours, loin s’en faut, la qualité. Trop souvent, les élus sont friands d’animations « culturelles », lisses et formatées, pour séduire des vacanciers de passage. A rebours, depuis 6 ans, dans le Haut Var, le festival des Collines propose un rendez-vous festif consacré aux musiques actuelles : rock, world, ska, rap, chanson, fanfare… Au menu, des concerts donc, mais aussi des débats, des rencontres, de la bonne bouffe – de préférence biologique – et de la bonne humeur… Le tout organisé par l’association Sud Musique, soutenue, lors des 3 jours du festival, par près de 200 bénévoles.

C’est une histoire pas drôle. La 7ème édition des « Collines », qui devait se dérouler du 25 au 27 août, n’aura pas lieu. La commune de Tourtour (83) avait, dans un premier temps, vivement souhaité accueillir cette édition du festival. « Le Maire est en effet devenu hostile à notre venue après avoir rencontré le sous-préfet de Draguignan qui lui aurait décrit notre festival comme une manifestation proche d’une rave-party et d’un rassemblement de drogués incontrôlés », déplore Sofia Constantine, présidente de l’association éconduite. Sous-préfet qui n’a pas donné réponse aux multiples demandes des organisateurs souhaitant le rencontrer pour défendre leur cause. En six ans, seul véritable incident qu’ils reconnaissent : la détérioration d’un muret de pierre… « Qui fait en sorte que la région devienne une fois pour toutes une longue suite de lotissements inodores, incolores, sans saveur et surtout sans vie culturelle ? (…) Qui crée le vide culturel et la peur panique de la différence ? », s’interroge dans une lettre ouverte Sofia Constantine.

Il y a un an, dans le Ravi [[Ravi N°10, Collines de vie]], à propos du festival des Collines, Fabienne Lacroix, chargée de mission à l’Adiam 83, association faisant le lien entre acteurs de terrain et institutionnels, soulignait : « beaucoup d’élus (…) veulent de l’animation sur leur commune en été, mais ils ont des a priori sur le public et préfèrent souvent des manifestations classiques déjà très aidées. En fait, ils oublient leur jeunesse. » Réflexion prémonitoire. Michel Gairaud

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