Le Ravi de plâtre

mars 2006
Jean-Noël Guérini

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Une précision pour nos lecteurs qui n’habitent pas les Bouches-du-Rhône : dans le “ 13 ”, Jacques Chirac n’est pas le Président. C’est Jean-Noël Guérini. Inconnu hors des frontières du département, l’homme qui dirige le Conseil général, puissante institution à elle seule plus riche que le Conseil régional, est sur ses terres une figure incontournable. Le Président – Jean-Nono pour les intimes – est également le maître incontesté de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Très puissante elle aussi. En conséquence, Jean-Noël Guérini, qui de temps en temps se repose au Sénat, est un homme puissant. La politique est parfois d’une logique implacable ! Pas un seul candidat PS ne sera investi lors des prochaines et multiples élections sans son adoubement. C’est donc avec toute la déférence nécessaire aux grands de ce monde que nous lui décernons ce mois-ci un Ravi de plâtre. Tout d’abord parce que Jean-Noël Guérini est en train de réussir un exploit : parvenir à être plus exaspérant que Lionel Jospin dans le registre du candidat qui n’est pas candidat. Même si le Président, en toutes circonstances, se complaît à entretenir le doute, son désir de devenir maire de Marseille est flagrant. Et n’a d’égal que sa crainte de perdre cette élection contre l’indéboulonnable Jean-Claude Gaudin. A gauche, plus personne n’ose faire le moindre mouvement en attendant, qu’un jour, le leader se détermine. Aucune tête ne dépasse, de peur d’être coupée. Mais si Jean-Nono déclare forfait, un malheureux devra être désigné pour aller au casse-pipe. Ce Ravi de plâtre, également, pour saluer l’histoire relatée dans le Canard Enchaîné (8 février) : Jean-Noël Guérini cherche depuis 2005 à bloquer l’implantation d’un centre en milieu ouvert destiné à accueillir de jeunes délinquants dans l’arrondissement où il est élu. Pour ne pas déranger les associations d’habitants peu disposées à accueillir chez eux toute la misère du monde. Motif officiel : le quartier cumule déjà les difficultés. Le Président propose donc d’offrir un autre local. Situé, bien entendu, dans un arrondissement “ tenu ” par l’UMP…

M.G.

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