Digne au Top !

décembre 2017
L'acteur Grégory Montel et ses « potes » ont décidé de réveiller Digne-les-Bains. Et les migrants ont une place de choix dans leurs projets...

potes_of_the_top.jpgIl est au top mais ne prend pas la grosse tête. Grégory Montel est l’un des acteurs principaux de Dix pour cent, la série à la mode sur France 2 où une vedette du cinéma joue son propre rôle à chaque épisode. Fêté à Paris, il reste plus que jamais attaché à l’association qu’il préside, Potes of the top, dont l’objectif est de réhabiliter à Digne-les-Bains (04), sa ville natale, le cinéma Le Top pour en faire un centre d’animation culturelle et artistique.

Cet été a eu lieu la troisième édition du Festival au Top. La première a permis d’acheter la salle, la seconde de lancer les travaux… Au parc Louis Jouvet, une fois de plus, 2000 personnes se sont réunies dans une ambiance chaleureuse, autour d’une programmation novatrice, avec des artistes tels que Juliette Armanet, Her ou encore Airnadette…

Un pari un peu fou, déjà vieux de quatre ans, prend forme ! « Les élus de gauche sont difficiles à convaincre ! Ils ont une sorte de condescendance à la culture. Ils l’adorent ! Mais ils n’ont pas l’argent, plaisante Grégory Montel. Alors qu’avec les élus de droite, c’est facile, ils savent qu’ils vont être piégés, du coup, ils cherchent les fonds ! La grande mode ce n’est plus de faire de la politique mais de la compta ! »

Le cinéma Le Top devrait donc devenir un lieu associatif « où les gens pourront tous les jours danser, faire du yoga ou même assister à un concert ». Pour l’acteur, la culture doit être accessible à tous car elle peut ouvrir les cœurs et les esprits : « Il suffit par exemple de commencer à connaître l’étranger. Dès que c’est le cas, on lui donne des pulls en laine, des fringues. C’est ce qu’il s’est passé à Digne ! »

Malgré une percée spectaculaire du Front national aux régionales et à la présidentielle, deux migrants font d’ores et déjà partie de l’équipe du Rugby Club Dignois. Pour suivre l’exemple, Grégory Montel et sa bande de « Potes » ont mis en place un tarif réduit de 5 euros pour les « étrangers » qui sont installés dans la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence.

Les habitants ont accueilli l’idée avec le sourire. Et Grégory Montel, résolument optimiste, de conclure (provisoirement !) : « Je viens d’une famille de droite. Un jour, j’ai amené mon père voir le film Samia. Quand il est sorti, sa vision sur les gens issus de l’immigration et qui vivent dans les HLM avait changé. Un film peut parfois suffire à transformer les mentalités ! »

Sihem Kazi-Tani

Article publié en octobre 2017 dans le Ravi n°155