Algérie : si loin, si proche
Chez nous pas sans eux
A vol d’oiseau moins de distance sépare Alger de Marseille que Marseille de Paris. Mais qu’ils semblent parfois infranchissables ces quelques 750 kilomètres pour traverser la Méditerranée ! Entre la France et l’Algérie, l’Histoire a encore parfois du mal à passer. C’est que le parfum de « nostalgérie » importé par les 400 000 pieds-noirs débarquant sur nos rives, l’été 1962, a du mal à se dissiper. Aujourd’hui le vote de leurs enfants est semblable à la moyenne nationale. Reste que les stigmates du colonialisme et ceux d’une guerre dont on ne prononçait pas le nom, sont l’une des causes de la xénophobie bleu-blanc-rouge si présente dans les urnes.
De son côté, la communauté algérienne régionale, qui refuse souvent de se définir comme telle, peine à se regrouper pour se faire entendre et franchir les obstacles qui lui sont faits. Elle porte aussi sur ses épaules le poids des blocages politiques de l’Etat algérien dont la démocratisation s’enlise avec la fin du règne de Bouteflika. Même s’il est difficile de quantifier précisément l’immigration algérienne, toujours numériquement la plus importante, ainsi que le nombre précis de Français d’origine algérienne et de Franco-Algériens qui vivent en Paca, ils y occupent une place centrale. A quoi ressemblerait notre région sans eux ? A coup sûr, elle perdrait une part essentielle de son identité…
Michel Gairaud
Au sommaire de l’enquête « Algérie : si loin, si proche », publiée dans le Ravi n°164, daté juillet août 2018. Actuellement chez les marchands de journaux en Paca : p.8 & 9 De la difficile reconnaissance p. 9 Des rapatriés pas nostalgiques p. 10 Le mandat à vie de Bouteflika V p.10 Appelés au devoir de mémoire p. 10-11 (Dés)illusions croisées p. 11 Le strip de Yakana : « avec qui en parler ? » p. 12 Retour au pays p. 12 Import-export culturel