Poker menteur : Parc national de Port Cros

juillet 2006
Parc national de Port Cros. Seul parc national à ne pas disposer d'une zone périphérique, Port Cros s'est donné trois ans pour s'en doter. L'enjeu est de taille.

00rv32yacine_port-cros.jpg « Que ce soit les ports ou les campings du continent, la périphérie agit sur le c?ur du parc. La nouvelle loi nous permet enfin de le prendre en compte », se réjouit Nicolas Girardin, directeur de l’établissement public de Port Cros.

Le parc national de Port Cros a en effet progressivement élargi son intervention à l’île de Porquerolles, au Cap Lardier (presqu’île de Saint-Tropez), à l’île de Giens et aux Salins de Hyères. Avec l’explosion de la plaisance et le triplement des plongées en 20 ans (11700 en 1985, 35000 aujourd’hui), il subit également la pression du tourisme. Des évolutions qui ont transformé ses relations avec les communes du littoral. « La création d’une zone d’adhésion devrait nous permettre d’officialiser cette évolution et de définir nos prérogatives sur ces espaces en matière de surveillance, de police et d’information », espère Nicolas Girardin. Qui insiste : « Il y a une nécessité à arriver à une forme plus structurée de l’ensemble. »

Il lui reste néanmoins encore à convaincre les élus des communes du continent. Jusqu’à présent heureuses bénéficiaires de la situation, elles pourraient en effet rechigner à s’imposer des contraintes dont elles étaient dispensées. Bien que concentrant presque 80 % du million de visiteurs estivaux et toutes les tares écologiques d’une telle affluence, l’île de Porquerolles a toujours refusé d’adhérer au c?ur du parc. Pire, comme le réaffirmait il y a un an Georges Keller, adjoint au maire d’Hyères, « les 350 Porquerollais veulent pouvoir développer leurs activités sans limitation » (Libération du 20/07/2005). Dans ce contexte, même une adhésion à la zone périphérique aurait peu d’effets.

Pourtant, le directeur de l’établissement public se veut optimiste et espère bien gagner son pari en 2012, année de renouvellement de la charte du parc. Pour cela, il estime disposer d’un atout maître : Jean-Pierre Giran, député UMP de la circonscription, rapporteur du projet de loi et président du parc. Une carte qui, le temps aidant, pourrait renverser la partie.

J-F.P.

Var. 1 île et 2 îlots. 685 hectares sur terre, 1800 sur mer. Créé en 1963. Aucun habitant.

Imprimer