Espoirs et inquiétudes : Parc national des Ecrins

juillet 2006
Parc national des Ecrins. Précurseur dans sa façon de concevoir ses relations avec sa périphérie, le parc espère transformer l'essai avec sa nouvelle charte.

Né historiquement 60 ans avant sa création, le parc national des Ecrins a su rester un précurseur. Précédant les objectifs de la loi d’avril 2006, depuis dix ans il s’est ainsi doté d’une Charte environnement et développement durable. Véritable partenariat avec les 61 communes du territoire global et les acteurs locaux, elle a permis des actions en faveur de la valorisation patrimoniale ou des nouvelles pratiques sportives. Seul point noir, elle n’était pas dotée d’objectifs. « Il s’agissait plus d’un inventaire de bonnes intentions et d’un état d’esprit », explique Claude Dautrey, en charge de la communication du parc, qui attend beaucoup des contraintes (définition d’action et évaluation) de la nouvelle loi sur les parcs nationaux. Sans cacher toutefois une crainte : celle que le parc ne se scinde en deux, avec d’un côté la conservation dans la zone centrale et, de l’autre, le développement économique en zone périphérique. Car nombre de communes, les stations de ski comme celles qui espèrent adhérer, préfèrent maintenir un doigt de pied dans le parc et le reste du corps en zone d’adhésion. Une position apparemment confortable pour profiter du label tout en gardant une totale liberté d’action, notamment en matière d’urbanisme. Ce qui ne semble cependant pas avoir réussi aux Ecrins, de plus en plus menacé dans sa biodiversité.

Touché par la fonte des glaciers, il subit aussi le vieillissement des populations en haute montagne et dans les vallées profondes. Sans présence ni activités humaines, ces espaces isolés sont désormais à l’abandon, comme c’est le cas dans les alpages où les paysages idylliques du dessin animé Heïdi ont ainsi quasiment disparu faute de fauche. Claude Dautrey espère donc que la nouvelle charte amènera les communes à jouer plus collectif et à ne plus tout miser sur un tourisme qu’il qualifie de « débilisant ». Ce dont il ne semble pas certain. « Le problème, c’est que trop souvent nous sommes deux mondes qui nous ignorons. » J-F.P.

Hautes-Alpes et Isère (Paca et Rhône-Alpes). 61 communes, dont 23 en zone protégée. 270 000 hectares, dont 91 800 en zone protégée et 700 en réserve intégrale. Créé en 1973. 178 673 habitants, dont 3 en zone protégée.

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