Epilogue

juillet 2007
Paca la singulière. C’est affreux ! Neuf mois d’attente avant de pouvoir aller, de nouveau, batifoler dans un isoloir ! D’ici mars 2008, date des élections municipales, les plus populaires en France après les présidentielles, il va donc falloir coûte que coûte se résoudre au sevrage. À moins que Nicolas Sarkozy, soudain frappé d’un syndrome chiraquien, ne dissolve l’Assemblée nationale. Celle sortie des urnes en juin dernier n’est pas aussi bleue qu’annoncée. La vague UMP n’a pas tout emporté. Le PCF et les Verts sauvent les meubles et le PS regagne même un peu de terrain. Sauf en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il est loin le temps, en 1981, où la gauche régionale totalisait 21 députés ! Elle doit se contenter de six représentants sur quarante, comme dans l’assemblée sortante. Paca s’est singularisée des tendances nationales à plus d’un titre : le parti du président a fait un grand chelem lors des législatives dans les Alpes-Maritimes, le Var et le Vaucluse. Aux présidentielles, alors que les grandes villes ont plutôt opté pour Ségolène Royal, Marseille, Nice, Toulon et, dans une moindre mesure, Avignon, ont plébiscité Nicolas Sarkozy.

Notre président. Chez nous, il est donc chez lui, le vizir devenu grand calife. Attention de ne pas heurter le yacht de ses amis si vous faites du pédalo au large de la Riviera. N’écrasez pas l’un des petits bonshommes qui font leur footing sur la côte varoise : c’est peut-être notre président, celui qui se lève tôt, travaille plus et gagne beaucoup plus encore. Pour inaugurer son beau tramway, Jean-Claude Gaudin, après une intense réflexion, a eu une idée géniale : inviter Nicolas Sarkozy. Jacques Peyrat veut faire la même chose, à l’automne, pour couper le ruban de son tram. Mais ce n’est pas encore gagné car l’UMP cherche tous les moyens pour pousser l’encombrant maire de Nice vers la sortie. Sarko sera-t-il reconnaissant de l’enthousiasme des autochtones pour sa vénérable personne ? L’histoire reste à écrire. Une certitude : Paca n’est vraiment pas à l’honneur dans le nouveau gouvernement. Une seule personnalité régionale décroche un strapontin : Christian Estrosi, alias « motodidacte », le président du Conseil général des Alpes-Maritimes, ancien champion de France de moto. Et encore réussit-il l’exploit d’obtenir un portefeuille moins prestigieux que celui du marseillais Renaud Muselier, jadis secrétaire d’état aux affaires étrangères. Christian Estrosi a décroché le secrétariat d’état à l’Outre-Mer. Un bon plan pour les vacances.

le Ravi

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