Making-off

septembre 2007
La part de rêve. Pour fêter cette rentrée éditoriale, lecteurs choyés, nous voulions vous dévoiler les coulisses de l’exaltante aventure du mensuel satirique régional. En décrivant, comme dans le « bonus » de tout « DVD » qui se respecte, le comment du pourquoi, le roman prodigieux des investigations de nos reporters, les récits colorés de la vie tumultueuse de nos dessinateurs, les trésors d’ingéniosités et d’inventions de la véritable armée de l’ombre mobilisée à tout instant pour aboutir à ce journal. Celui-là même qui miroite en l’instant devant vos yeux éblouis. Mais, au dernier moment, le doute nous assaille. Le prestige – considérable – que vous nous accordez ne risque-t-il pas d’être écorné ? La part de rêve, que le Ravi distille à chaque ligne, est-elle compatible avec l’exigence de la plus totale transparence ?

Entrez en coulisses. Etes-vous prêt à entendre la Vérité ? Qu’allez-vous penser en apprenant que notre dossier, plutôt critique sur la « valeur travail », a été rédigé en partie un dimanche ? Allez-vous survivre en sachant que tous les contributeurs de ce mensuel enchaînent – flexibles, corvéables à merci – les heures supplémentaires sans êtres payés ni syndiqués ? Votre c?ur s’arrêtera-t-il de battre en constatant que certaines plumes distinguées du Ravi s’apprêtent à beugler en regardant les matchs de la coupe du monde de rugby pourtant étrillée avec, il est vrai, une grande finesse dans la colonne dessinée ci-contre ? Tous vos repères vont-ils s’effondrer en découvrant qu’à l’exception de quelques abstentionnistes militants, vos héros de la presse alternative, indépendante et incorruptible, voteront aux prochaines élections municipales pour ceux, faute de mieux, qu’ils brocardent à longueur de colonnes ? Tous des vendus !

Concentrez-vous. Même s’il est toujours cruel de briser des illusions, notre devoir d’informateurs rigoureux nous impose une dernière révélation. La Tchatche, l’association qui édite le Ravi, n’est pas aussi riche que vous l’imaginiez. Elle a dû renoncer au projet qui lui tenait pourtant le plus à c?ur : racheter La Provence, Nice Matin et Var Matin. La transaction a failli se faire. In fine, le groupe Hersant a emporté la mise. Face à cette nouvelle étape dans la concentration de la presse, nous ne renonçons pourtant pas à faire entendre la petite voix du pluralisme. Cela ne se fera pas sans vous, votre soutien, dont le meilleur témoignage reste l’abonnement. Là, c’est pour de bon.

le Ravi

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