Michel Vauzelle

décembre 2007
Après avoir défendu avec vigueur le « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen, Michel Vauzelle adopte désormais une position toute en nuance concernant le « traité simplifié » imaginé par Nicolas Sarkozy. En 2005, le président du Conseil régional, sans craindre de ramer à contre-courant du « oui » massif défendu par ses amis socialistes, n’était pas avare en formules lyriques. « Ceux qui accusent les démocrates d’être des populistes sont des promoteurs du fascisme. Le peuple français n’est pas coupable ou attardé. Il va prouver que de prétendues élites ont grand tort de le mépriser », lance ainsi Zapata Vauzelle le « grand » soir du référendum. Depuis, dans la France d’après, l’heure est plutôt aux petits matins grisonnants. Et Michel Vauzelle défend désormais la théorie du « ni oui, ni non » comme à la grande époque des « Jeux de 20 heures » sur « FR3 ». « Je ne voterai donc pas « contre » comme j’avais voté « non » avec la majorité des Français », explique le président de Région au motif que le nouveau traité n’a plus de portée constitutionnelle. Mais au regard de « certains éléments contestables », en référence par exemple à la « concurrence libre et non faussée », et puisque le gouvernement Fillon refuse de soumettre le nouveau texte à un référendum, ce ne sera pas non plus « oui ». « Le parlement va voter, pas le peuple. Comme le peuple, je m’abstiendrai », décide donc Michel Vauzelle. Un choix qui déplaît même à des anciens « nonistes » socialistes. Comme Christian Martin, conseiller régional, ex-maire de Draguignan, signataire d’une tribune dans Libération pour voter « oui » : « Disons-le clairement : s’abstenir ou refuser de participer au vote sur la ratification du traité de Lisbonne, ce serait faire le choix de pérenniser en notre sein la pratique des compromis inaudibles dans le débat public et inefficaces à éviter les divisions. » Pour François Hollande et la très grande majorité des élus du PS, ce sera donc « oui ». Mais les « collectifs anti-libéraux », le PCF, la LCR, tout en réclamant toujours un référendum, invitent les parlementaires à voter « non ». La gauche reste très plurielle.

M.G.
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