Maryse Joissains

juillet 2008
Après une campagne mouvementée, ponctuée par le départ d’un de ses adjoints au lendemain de sa réélection, l’inénarrable député-maire UMP d’Aix-en-Provence a retrouvé toute sa superbe. En moins d’un mois, « la dame d’Aix », comme l’appelle avec mépris Jean-Claude Gaudin, vient, rien de moins, que d’autoriser la pose d’une plaque dans un cimetière de sa commune rendant hommage « Aux Morts de l’Algérie française » et d’imposer sa fille Sophie en deuxième position sur la liste UMP des Bouches-du-Rhône pour les sénatoriales de septembre. Son premier fait d’arme n’est finalement qu’un lot de consolation pour les nostalgiques de l’OAS. Suite aux déclarations de la parlementaire dans L’Express du 29 mai (« On ne peut pas reprocher [à Bastien Thiry] de mauvaises actions, il a simplement agi selon ses convictions »), ils espéraient carrément qu’une rue d’Aix soit baptisée du nom de l’officier de l’armée de l’air qui fomenta l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle en 1962. Le second fait d’arme de « Maryse » est une vraie victoire politique. Doublée d’une petite vengeance personnelle. La parlementaire a toujours en travers de la gorge l’adoubement aux municipales de la dissidence de Bruno Genzana, son ancien adjoint, par le sénateur-maire UMP de Marseille. Très attachée au bien être de sa famille – en 2001, Maryse avait fait de son mari Alain son conseiller spécial à la mairie d’Aix et de Sophie sa chef de cabinet à la Communauté du Pays d’Aix -, la député-maire a donc déployé toute sa rancoeur pour faire connaître à sa fille les plaisirs de la vie parisienne. Selon La Provence (14/06), Maryse aurait été jusqu’à menacer le numéro 2 de l’UMP d’une liste dissidente radicale valoisienne, parti où elle est encartée avec sa progéniture. Affaibli sur ses terres depuis l’élection du socialiste Eugène Caselli à la tête de la Communauté urbaine de Marseille et toujours candidat à la présidence du Sénat, Jean-Claude Gaudin a fini par plier. Représentante farouche de la droite la plus décomplexée, toujours aussi revancharde, vacharde et clanique, la député-maire d’Aix est finalement éternelle. Et le Ravi particulièrement heureux de pouvoir encore l’honorer. J-F. P.

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