Six-Fours-les-Plages, conseil municipal du 10 décembre 2007

décembre 2007

09rv48lop_vialatte.jpg16h25 Privilège de l’âge ? Perdu au milieu d’une vingtaine de Six-Fournais ayant depuis longtemps dépassé celui de raison, le jeune et athlétique grand reporter du Ravi est immédiatement identifié par la directrice de communication de Six-Fours-les-Plages. Ultime marque de respect, elle l’installe dans la salle du conseil alors que le public est parqué à l’entrée, dans le hall de l’hôtel de ville où officient les employés de l’état civil et des cimetières…

16h36 Thierry Senelle, conseiller municipal FN, attaque dès le premier point de l’ordre du jour : la très consensuelle approbation du compte-rendu de la séance précédente. « Quand est-ce qu’on en aura des in extenso ? », interroge l’officier de marine à la retraite, peut-être perturbé par les deux mois qui séparent chaque conseil. Surpris, Jean-Sébastien Vialatte, le maire de la ville, botte en touche : « La nouvelle majorité décidera… »

16h52 Costard coupe UMP (large et sombre), la voix et les gestes un peu précieux, Jean-Sébastien Vialatte tente de conclure en sa faveur le débat sur « le budget annexe de l’assainissement » débuté deux délibérations plus tôt. « Quelque chose ne tient pas la route dans votre raisonnement. Pour l’eau potable, lorsqu’il y a une fuite, c’est une entreprise privée qui intervient et non les services municipaux », lance le premier magistrat à Philippe Guinet, élu d’opposition Vert, qui l’avait mouché. Amusé, l’écolo explique : « La régie de l’eau fonctionne en appel d’offre, ce que ne fait pas le SIRTTEMEU (1), exploité par Véolia. » Et de conclure, un sourire en coin : « C’est la Chambre régionale des comptes qui le dit. Je ne vais pas chercher mes informations bien loin… » Sans insister, le maire revient à « l’adoption du budget supplémentaire 2007 ».

16h57 Le conseil municipal adopte à l’unanimité la délibération 13, qui met à la disposition de chaque candidat une des salles municipales de la ville pendant la campagne électorale.

17h06 « Monsieur le maire, je vous demande donc de retirer la présente délibération sur la participation de la commune aux dépenses de fonctionnement des établissements privés sous contrat », exige très solennellement Bernard Senet, conseiller socialiste d’opposition. L’association des maires de France et le président de la République y sont opposés, et le Conseil d’Etat a annulé le décret de 2004 l’autorisant. » Jean-Sébastien Vialatte, sous la bronca de l’opposition de gauche, contre aussitôt : « Je serai un défenseur acharné de ce financement, parce que les parents doivent avoir le choix, parce que ça coûterait beaucoup plus cher aux communes s’il n’y avait que des écoles publiques et parce que ces dernières sont loin d’avoir des résultats mirobolants ! » Et d’insister : « Si un projet d’école privée devait voir le jour à Six-Fours, j’aiderais ses promoteurs ! » Applaudissements chaleureux de la majorité et des élus FN. Une alliance que souligne Bernard Senet : « Là, vous avez gagné des voix… » Avant de se repentir : « Je plaisante. »

17h24 En pleine discussion avec Joseph Mulé, adjoint à l’urbanisme, Jean-Sébastien Vialatte se tourne vers les rangs de l’opposition et interroge : « C’est vous qui parlez, Monsieur Senelle ? » Réponse énervée de l’intéressé : « Oui, c’est moi, Monsieur Senelle ! » Pour toute excuse, le député lance un « bonjour » hypocrite.

17h29 Comme il l’avait annoncé, l’ancien officier de marine d’extrême droite quitte le conseil.

17h33 L’acquisition par la commune du « Rayon de soleil », un hôtel désaffecté dont le propriétaire exige que le bâtiment (office de tourisme ou commissariat) qui le remplacera garde le nom, relance un conseil devenu très tranquille. Bernard Senet taquine : « Appeler un commissariat comme ça, c’est pas vraiment judicieux. » Mutique jusque là, Erik Tamburi, conseiller ex-UDF, « aujourd’hui sans famille » selon la « dir. Com. », explose d’un coup : « Vous avez un plan pour le quartier dont on ne sait rien ! » Jean-Sébastien Vialatte réfute : « On ne peut pas faire n’importe quoi. » De plus en plus énervé, le centriste insiste : « Vous l’avez déjà fait. » « Non. » « Si. » « Non. » « Si. » « Non. » « Si. » Finalement, le maire tente une pirouette : « Aurais-je dû le laisser vendre pour qu’y soit édifié un immeuble ? » Puis passe autoritairement à la délibération suivante.

17h53 Bernard Senet poursuit son badinage : « 18 000 euros de champagne et vins fins de commande pour l’année prochaine, c’est pas mal ! A 15 euros la bouteille, ça en fait 100 par mois. » Et de s’amuser : « Vous préparez votre réélection ? » Réponse un peu embarrassée du député : « Je le découvre, mais je vous assure que c’est peanuts par rapport au budget de la ville. » Erik Tamburi, toujours aussi vindicatif : « Le budget du cabinet est illisible ! » Encore une fois, Jean-Sébastien Vialatte préfère l’esquive à l’affrontement et clôt le point 36.

18h10 Malika Tupin, adjointe aux Affaires sociales, éclate de rire, suivie de peu par la salle. La cause ? Les éternelles minauderies du maire, auxquelles se prête allègrement Bernard Senet, sur les résultats de mars 2008. La réélection de Jean-Sébastien Vialatte, vainqueur au premier tour en 2001 avec 58,27 % et aux dernières législatives avec 51,10 % (55,47 % dans sa ville), ne fait de doute pour personne…

18h22 Eternel optimiste, Bernard Senet demande qu’une nouvelle délibération soit « retirée de l’ordre du jour ». Cette fois, il s’agit de celle actant l’augmentation du nombre de conseillers de TPM. L’élu socialiste argumente : « Il faut que l’opposition soit associée. » Le maire s’amuse : « Vous voulez que je fasse une proposition de loi sur le sujet ? » Réponse d’une seule voix de Bernard Senet et Philippe Guinet : « Pourquoi pas ! » Plus terre-à-terre, Erik Tamburi remarque : « Ca va augmenter de 30 % les dépenses de fonctionnement. » En passant de 118 à 152 conseillers, TPM comptera presque quatre fois plus de représentants que le Conseil général du Var.

18h29 Les chaises se tirent, le public et les élus se lèvent. Sauf Frédéric Boccaletti. La tête de liste FN aux prochaines municipales, avec une délectation perverse, ne bouge pas et interpelle Jean-Sébastien Vialatte. A contre-c?ur, le député-maire sort deux feuillets et annonce : « J’ai une chose à dire. » Puis explique qu’à la suite d’une enquête administrative sur le festival Les voix du Gaou, la ville a saisi le « procureur de la République […] pour prise illégale d’intérêt [et] a suspendu son directeur des Affaires culturelles […] » Et d’ajouter, méprisant : « Les faits constatés […] vont bien au-delà de « l’affaire Jamiroquai » sur laquelle certains d’entre vous ont cru politiquement rentable de se focaliser […] » En conclusion, il rassure quand même : « Il y aura un Gaou 2008, et d’autres encore. » Erik Tamburi, toujours aussi exalté : « En début d’année, vous nous aviez dit que tout était clean. Pourtant, je vous avais amené… » Jean-Sébastien Vialatte coupe et tranche : « Vous ne m’avez rien amené du tout ! » Tacle appuyé du centriste : « Vous avez affirmé que vous saisiriez la justice si je vous diffamais ! Vous m’avez humilié ! Quand je vous apporte des infos, comme sur l’association Initiative formation pédagogie emploi (2), soyez plus… »

18h44 La fin de l’intervention de l’ex-UDF se perd dans le brouhaha des départs. Un compte-rendu in extenso des conseils municipaux pourrait finalement avoir son intérêt…

Jean-François Poupelin

1. Syndicat intercommunal de la région toulonnaise pour le traitement et l’évacuation en mer des eaux usées. 2. le Ravi n°45.

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