Elections régionales : 20 raisons de ne pas aller à la pêche !

mars 2010

Les 14 et 21 mars, on vote pour les élections régionales. Dans les pages suivantes, le Ravi énumère 20 excellentes raisons de se rendre aux urnes. Pourtant, près de la moitié des électeurs inscrits sur les listes pourraient choisir de s’abstenir. Un phénomène qui préoccupe à juste titre la classe politique…

Élections régionales

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Pour la 5ème fois depuis 1986, nous sommes invités à élire nos Conseillers régionaux. Ce sera la dernière si la réforme des collectivités territoriales initiée par le gouvernement est menée à son terme. Nicolas Sarkozy a lui-même voulu donner à ce scrutin une dimension nationale, pour une fois d’accord avec son opposition pressée de se refaire une santé dans les urnes. Pourtant, le taux d’abstention pourrait battre des records : plus de 45 %. En 2004, elle n’a été « que » de 38 % au 1er tour et de 34 % au second. Mais l’élection a eu lieu après la fameuse présidentielle où les français ont du choisir entre Chirac et Le Pen : les régionales ont ensuite servi de séance de rattrapage…

Dix listes se présentent en Provence Alpes Côte d’Azur ce 14 mars 2010 : une pour la majorité présidentielle Thierry Mariani (UMP), quatre à gauche Michel Vauzelle (PS), Jean-Marc Coppola (Front de gauche), Pierre Godard (NPA), Isabelle Bonnet (LO), deux écologistes dont l’une affiliée aussi à gauche Laurence Vichnievsky (Europe écologie), Patrice Miran (Alliance écologique indépendante), une au centre Catherine Levraud (Modem), deux à l’extrême droite Jean-Marie Le Pen (FN), Jacques Bompard (Ligue du sud). « A la gauche de la gauche, trois candidatures, c’est un vrai souci, déplore Pierre Godard, tête de liste du NPA. Ce n’est pas normal qu’on ne soit pas uni. Je rencontre beaucoup de gens qui s’abstiennent aussi car ils sont exaspérés par la gauche quand elle est aux affaires. »

Trop de choix décourage-t-il les électeurs ? « S’il n’y avait que deux listes, je ne suis pas sûr qu’ils seraient plus motivés, dix candidats cela reste raisonnable, pense Pierre Dharréville, directeur de campagne de Jean-Marc Coppola. Les gens se demandent, en particulier dans l’électorat populaire le plus abstentionniste, en quoi les politiques peuvent bien leur être utile. Pour leur parler à nouveau, la gauche ne doit plus être routinière ou gestionnaire. » Autre tendance politique, constat voisin : « les électeurs qui ont mal à leur fin de mois se demandent à quoi voter peut bien leur servir », analyse Christophe Madrolle, directeur de campagne de la candidate du Modem.

« Les gens en ont marre d’être sollicités trop souvent pour aller voter, considère Arlette Fructus, n°2 sur la liste UMP des Bouches-du-Rhône, qui trouve là un argument en faveur du projet gouvernemental de réunir en une seule fois la désignation des élus siégeant dans les Conseils régionaux, généraux et communautaire. Notre premier souci, dans ce scrutin, c’est de mobiliser notre électorat et d’éviter qu’il se tourne vers le vote protestataire. » En clair, qu’il aille s’épancher sur l’extrême droite… D’autres causes au malaise ? Sébastien Barles, directeur de campagne de Laurence Vichnievsky, en pointe des plus locales : « Le fait que Michel Vauzelle refuse avant le 1er tour tout débat pluraliste ne motive pas les gens à participer. Quant à Thierry Mariani, en mettant en avant des thèmes comme la sécurité qui n’ont rien à voir avec les compétences de la région, il sème de la confusion. »

A qui profite l’abstention ? Pas à celui qui est donné vainqueur dans les sondages à en croire Christophe Castaner, tête de liste de Michel Vauzelle dans les Alpes-de-Haute-Provence. Malgré la victoire annoncée, le parti socialiste affiche profil bas : « L’abstention est le signe d’une fracture entre la politique et les citoyens. Les gens ont cru en la nouvelle génération des Royal et Sarkozy. Ce dernier a annoncé aux français une rupture et il déjà montré qu’il était pire que les autres. Mais c’est parce que le PS n’est toujours pas crédible que la confiance dans les institutions politiques est aussi faible. Heureusement les électeurs font une vrai différence entre Michel Vauzelle et le PS. » Façon de s’en assurer, le président sortant n’affiche jamais sur son matériel de campagne l’appellation socialiste. Il préfère une signature bien plus bucolique : l’alliance de l’Olivier…

Michel Gairaud

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