Bernard Brochand

novembre 2006

Selon les affirmations de Bernard Brochand dans le livre « Vous pouvez réussir l’impossible », celui-ci révèle l’étonnant dynamisme des manifestations cannoises : 882 manifestations y ont été organisées en 2004, 1200 en 2005. Mais, prévient le maire dans l’ouvrage où il fournit ces chiffres, attention, « créativité ne doit pas rimer avec dispersion » ; il faut ralentir, explique-t-il, le « rythme de la machine à créer. » Et de souhaiter le regroupement de certains événements sous une « ombrelle », en donnant les exemples de Viva Cannes et de Polar en fête. Tout cela est bel et bon. Sauf qu’on constate ça et là quelques dérapages. Certains, hors de l’ombrelle, se retrouvent exposés aux ardeurs du soleil azuréen, personne ne peut rien y redire. « B.B. » règne. Il aime ça. C’est son droit. Le hic de l’affaire, c’est que Polar en fête, à l’origine des manifestations consacrées à la littérature et au cinéma policier à Cannes, est une appellation déposée à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), précisément par une association cannoise, les Polarophiles tranquilles. Laquelle malheureusement n’a pas l’air d’être dans les petits papiers de la mairie. D’abord organisée à Cannes, Polar en fête, privée de soutien municipal, s’est ensuite déplacée à Nice, et chacun a pu visiter son stand, les 7 et 8 octobre derniers, au salon du livre de Mouans-Sartoux. « BB » s’est donc emmêlé les pinceaux… A-t-il confondu Cannes polar festival et Polar en fête ? Improbable car lors du dépôt du label « Polar en fête » à l’INPI, l’auteur de ces lignes a eu juste le temps de devancer une équipe de la mairie de Cannes qui se précipitait pour essayer de s’approprier le nom. A-t-il souhaité annexer la notoriété – et les adhérents – des tranquilles polarophiles, et les faire venir à la rescousse de son maigre festival municipal ? Ou bien, en publicitaire averti, a-t-il voulu, en douce, faire main basse sur une marque qui sonnait bien à ses oreilles ? Tentative de récidive ? Attendons qu’un enquêteur – de roman policier, naturellement – débrouille cette énigme. En tout cas, pour un maire qui s’est érigé en champion de la lutte anti-contrefaçon, il mérite bien l’attribution du Ravi de plâtre. T.C.

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