Hubert Falco

avril 2008

Le maire de Toulon est notre incontestable héros régional en ce début d’année. Le 9 mars, il se distingue dans l’Hexagone en étant un des très rares responsables de l’UMP à être réélu dans une grande ville dès le 1er tour des élections municipales. Son score est soviétique : 65,20 % des suffrages. Et laissons les persifleurs remarquer qu’avec une abstention supérieure à 45 %, seulement 39 % des toulonnais ont plébiscité leur maire. Autre exploit : Hubert Falco, selon son habitude, a soigneusement mis dans sa poche son étiquette « UMP » durant toute la campagne. Appartenance qu’il n’a pourtant pas craint de brandir, deux jours à peine après sa réélection, en accueillant en grande pompe Nicolas Sarkozy pour sa principale apparition publique entre les deux tours. Le président de la République a, en effet, choisi la capitale du Var afin de venir, très opportunément, y draguer l’électorat d’extrême-droite, en agitant les thèmes de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. La ville, souvenons-nous, a porté les couleurs du Front national pendant six ans. Et le préfet du Var est un excellent élève de Brice Hortefeux, le ministre aux expulsions : il a ordonné, en 2007, 42 « reconduites à la frontière » de plus que ne l’exigeait son quota initial (282 contre 240). Hubert Falco, président de l’UMP varoise, a donc obtenu une récompense digne de l’ensemble de sa prestation : un secrétariat d’Etat à l’aménagement du territoire. Il inscrit ainsi ses traces dans celles prestigieuses de Christian Estrosi, qui renonce au même moment à son strapontin à l’Outre- Mer, et de Renaud Muselier, ancien sous-ministre aux affaires étrangères, qui affirme avoir décliné l’offre d’un nouveau portefeuille. Hubert porte désormais, seul, le drapeau régional au gouvernement. Une question se pose : quelle priorité Falco va-t-il donc défendre à Paris ? S’il applique l’adage « je ferai pour la France ce que j’ai fait à Toulon », le secrétaire d’Etat va couvrir le pays de palmiers. M.G.

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