Jean-Claude Gaudin

janvier 2008
Peuchère ! Nos hommes politiques ne peuvent plus faire de bonnes blagues sans que tout le monde en soit aussitôt informé. Jean-Claude Gaudin, en escapade à Paris, a voulu amuser une soixantaine d’étudiants venus l’écouter au siège du parti sarkozyste, le 10 décembre dernier. Le président délégué de l’UMP est en terrain conquis. Il ne s’adresse pas à de chevelus agitateurs opposés à la loi Pécresse mais à des jeunes issus de grandes écoles tous encartés à l’UMP. Et le maire de Marseille de se lancer dans un éloge inattendu du futur maire de Nice, Christian Estrosi, secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer : « Il a beaucoup de talent, il est toujours tiré à quatre épingles. » On résume au passage la pensée politique de Jean-Claude Gaudin : l’habit fait le moine. Façon de mettre un point final définitif à sa démonstration, le sénateur-maire se lance alors dans une comparaison. « C’est mieux que les journalistes de Libération que nous reniflons dans les avions avec leur pull-over serpillière, leurs cheveux longs et leurs ongles sales ! », explique-t-il doctement devant les jeunes UMP hilares. Pas de chance, le calembour est enregistré et aussitôt diffusé sur le site internet du quotidien brocardé. « C’était une forme de boutade », a commenté depuis le numéro 2 de l’UMP, tout en refusant de retirer son propos. « On pouvait supposer en retour que Jean-Claude Gaudin prendrait la peine de faire une sobre mise au point, et même – cela se fait – de prononcer quelques mots d’excuse. Point du tout », a dénoncé Laurent Joffrin, le directeur de publication de Libération. Avant d’asséner à son tour : « Méprisant, lourdaud et antédiluvien, le maire de Marseille est un pignouf. » Le plus amusant dans cette histoire, c’est la réaction, sur un forum de discussion, d’un lecteur du quotidien fondé par Jean-Paul Sartre : « Ce serait mieux qu’on voit plus de gens mal coiffés dans les couloirs de Libé, au lieu des encravatés avec attaché-case. » De quoi s’arracher les cheveux !

M.G.
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