Le Ravi de plâtre

juillet 2006

Jacques Peyrat

Ça craque de partout pour le sénateur-maire de Nice. Les devis du tramway, sa grande réalisation, explosent, la corruption s’invite à tous les étages de la mairie, l’air, déjà passablement irrespirable, est cafi d’amiante : la fin de règne de Jacques Peyrat est catastrophique. Mais Peyrat, inaccessible au doute, reste imperturbable : il maintient mordicus sa candidature pour les prochaines municipales et ne comprendrait pas que les Niçois, dont il brocardait fut un temps la bêtise, ne lui renouvellent pas son bail. Car, comme la Légion dont il prétend faire parti, la corruption lui est étrangère. Certes, ses proches tombent les uns après les autres sous les coups de boutoir du procureur de Montgolfier. La corruption touche des membres de son cabinet qu’il est allé lui-même chercher, des conseillers municipaux qu’il a invités sur sa liste ? Ce ne sont que des « traîtres », des « Judas », des « salopards », dixit le maire qui utilise le dictionnaire des synonymes de chez Larousse. Dont acte. Admettons que Peyrat ait été trompé. Que son entourage trompe sa confiance et cherche à son insu à détourner l’argent public. Qu’ils soient tous corrompus et lui blanc comme la colombe. Comme un pigeon plutôt. Car comment ne pas conclure alors que le maire de Nice est un nigaud, un gobe-mouche, une godiche, un naïf, un niais (on utilise le même dico que lui) ? Entre les deux, malhonnête ou incompétent, corrompu ou couillon, on ne sait ce qui est préférable… Fort heureusement pour la droite, la gauche niçoise, qui est la plus bête de France, n’en finit pas de se déchirer. Et si elle a demandé à Nicolas Sarkozy de prononcer la dissolution du conseil municipal, c’est pour faire un boulevard à l’UMP Christian Estrosi. Peyrat, s’il était magnanime, partagerait son Ravi de plâtre avec son opposition. G. M.

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