Manœuvres politiques à l’APHM ?

janvier 2012
Le DRH des hôpitaux de Marseille vient de se faire débarquer. Tout juste avant une vague d'embauches de catégorie C programmée à quelques mois des élections législatives...

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« Eh bé, les nouvelles vont vite ! » Le service com’ est pris de court, mais le fait est là : depuis hier, mardi 17 janvier 2012, le directeur des ressources humaines de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM) a été débarqué. Une décision prise par Jean-Paul Segade, directeur général de l’APHM.

Mais une décision qui a tout l’air d’être politique. Félicité pour son management en 2010, le DRH fait visiblement les frais de la droite marseillaise. Encarté FO et proche de l’UMP, Jean-Claude Segade doit composer avec un conseil de surveillance lui-même coloré bleu présidentiel : son président n’est autre que Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire UMP de Marseille, et son vice-président Bruno Gilles, sénateur-maire UMP des 4e et 5e arrondissements. Et tout changement d’organigramme aux hôpitaux de Marseille est soumis à l’approbation dudit conseil de surveillance.

« Aujourd’hui on débarque un DRH sans tambour ni trompette. Aujourd’hui c’est la direction des ressources humaines, mais demain cela peut s’adresser à tous les directeurs et personne n’est à l’abri. Cela nous apprend que la volonté du conseil de surveillance peut s’appliquer à toutes les échelles », dénonce Marc Katramados, secrétaire général de Force ouvrière à l’APHM.

Le débarquement du DRH coïncide avec la prochaine vague d’embauches du plus gros employeur de la région (16 000 salariés). En février-mars, une soixantaine de catégorie C (emplois ouverts sans concours ni condition de diplôme) sera en effet intégrée au mastodonte public. À moins de 100 jours des présidentielles et 300 jours des législatives ! Nul doute que le nouveau DRH aura son mot à dire. Pour le profit de qui ? Marc Katramados, lui-même très friand de ces emplois pour sa chapelle, prévient : « Nous veillerons à la tenue des commissions d’embauches réglementaires. »

Le syndicaliste craindrait-il que ne lui échappe une clientèle au profit de Bruno Gilles et de son mentor Renaud Muselier, le chevalier blanc anti-guériniste, candidat à sa propre succession dans le secteur aux législatives ?

J. J.

Article mis en ligne en janvier 2012