Richard Maillé

janvier 2009

« J’ai rarement vu un tel irrespect des autres dans cette assemblée, de la part des députés de l’opposition […] J’avais presque honte d’être parlementaire dans un tel chahut » (La Provence du 19/12). Richard Maillé était très malhonnête (peu nombreuse, l’UMP risquait d’être mise en minorité) et très en colère le lendemain de l’annonce par le premier ministre du report à la mi-janvier, au mieux, de l’examen à l’Assemblée nationale de son projet de loi « visant à définir les dérogations au repos dominical ». Il faut comprendre le député UMP des Bouches-du-Rhône : depuis deux ans, il promet aux quelques 150 enseignes ouvertes en toute illégalité le dimanche à Plan-de-Campagne – zone commerciale située entre Marseille et Aix-en-Provence et sur sa circonscription – de régler la guérilla judiciaire que leur livre la CGT et CFDT en légiférant sur la généralisation du travail dominical. Et début novembre, il a cru voir la fin du tunnel : contredisant toutes les études sur le sujet et bravant une partie de sa majorité inquiète pour la survie du culte catholique et de la cellule familiale, Nicolas Sarkozy a intégré la proposition à son Plan de relance et a décidé de la faire voter avant la trêve des confiseurs. Au prix d’une ultime reculade, négociée le 15 décembre : limiter les dérogations au repos dominical aux « périmètres d’usage », comme Plan-de-Campagne, aux agglomérations de plus d’un million d’habitants et aux « zones touristiques, thermales ou d’animation culturelle ». Avec le succès que l’on sait et le risque pour les enseignes soutenues par Richard Maillé de se voir définitivement condamnées à de lourdes amendes si la loi n’est pas votée avant fin janvier. Heureusement le député des Bouches-du-Rhône ne craint pas le ridicule : au printemps, son combat d’arrière-garde pour le maintien des numéros des départements sur les plaques minéralogiques avait déjà beaucoup amusé.

J-F. P.

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