TER : train en retard

janvier 2005

Avant de penser à la future LGV, encore hypothétique, la SNCF serait bien inspirée de faire en sorte que ses trains, et notamment les TER, arrivent à l’heure. Il y a peu, le retard était encore l’exception : il est en passe de devenir la règle. Dans les Alpes-Maritimes, où le train est le mode de locomotion le plus rapide entre Cannes et Monaco, les usagers râlent et ont bloqué des voies, en novembre, pour protester contre les retards ou les trains supprimés. Depuis, la SNCF a fait quelques efforts et rajouté des TER, financés par le Conseil régional, autorité organisatrice des transports régionaux.

Le 6 décembre dernier, le Conseil régional a convoqué la SNCF autour d’une table pour lui remonter les bretelles. Mais la SNCF n’en a cure : la Région a peu de moyens de pression sur elle. Le Conseil régional est une autorité organisatrice sans pouvoir. En effet, il n’a pas la liberté de choisir un exploitant à l’issue d’un appel d’offre et il n’a aucune connaissance du coût des solutions de transport proposées : il n’a donc aucun moyen de définir une quelconque politique des transports ferroviaires en PACA. Le Conseil régional n’a même pas les moyens de disposer des emplois qu’il finance, par exemple pour maintenir des gares ouvertes.

Le financement de la ligne Cannes-Grasse, dont la réouverture est pour le moins laborieuse, est symptomatique de cette situation. Réseau ferré de France, propriétaire maître d’ouvrage, n’engage que 7%, la SNCF, maître d’?uvre et futur exploitant, ne met pas un sou, l’Etat, principal actionnaire des susdits, ne met que 25 %. Le Département met 23% et la Région met les 45% restants. Autrement dit, ce sont les impôts locaux qui payent l’essentiel, mais les payeurs ne décident de rien, et vice versa…

Pourtant la Région n’en démord pas : à l’horizon 2020, elle estime que la population urbaine sur le littoral permettrait de multiplier l’offre de TER par trois. L’objectif est de passer de 13 millions à 28 millions de voyageurs sur la ligne côtière Marseille-Vintimille. Un espoir réalisable si la LGV est accompagnée des travaux de la modernisation de cette ligne ancienne, qui permettra d’améliorer les fréquences. Et là encore, inutile de compter sur la SNCF, c’est encore le Conseil Régional qui mettra la main à la poche…

Imprimer