Un journal, un projet

novembre 2009
le Ravi est édité par une association : la Tchatche. Quésaco ? Son président nous explique tout et plus encore...

le Ravi n’est pas seulement ce que vous croyez. Sous ses dehors mêlant investigations citoyennes et débordements primesautiers savamment encadrés, il est la tête de pont d’un projet plus global : celui de la défense et de la valorisation de la parole et de la presse dans notre démocratie, et plus précisément dans notre région Paca. Ce projet est porté par La Tchatche, l’association qui édite le Ravi. Et qui voudrait contribuer, à son échelle, à renforcer, dans notre société individualisante, le lien social et le réflexe de partage d’idées. Parce qu’être citoyen, c’est déjà comprendre le monde, être informé et capable de lire les faits.

Des mots, toujours des mots ? La Tchatche, assumant son nom, les revendique, ces mots. La Tchatche est une association loi 1901. Si l’on se réfère à son acte de naissance dans un Journal Officiel du printemps 2003, son objet, outre la production et la publication du journal, est « l’organisation d’évènements, ainsi que toute autre activité permettant de développer l’information du public et le lien social ».

L’idée de fond est que le Ravi, par son esprit, par ses spécificités, par ce mélange d’information et de satire et par les valeurs qui le fondent est un excellent vecteur de notions (démocratie locale, nécessité d’une presse libre en République…) que tant disent vouloir défendre. Et la période actuelle ne fait que nous conforter dans l’idée de l’importance et de l’urgence de la sensibilisation à ces questions. Alors, l’équipe se bouge, les bras en l’air vers toujours plus d’action.

« Une presse libre ne peut se passer d’un lectorat fidèle et engagé »

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Les salariés, mais aussi les autres intervenants et bénévoles, y consacrent une partie importante de leur temps-Ravi. C’était l’objet, dès l’origine de l’association, des « rencontres citoyennes », depuis les apéros du Ravi, lors de la sortie du journal, aux tables tenues dans des manifestations diverses ou à l’intervention lors de débats. C’est l’idée du récurrent « le Ravi crèche à… », organisé deux à trois fois par an dans une ville de la région, occasion pour l’ensemble de la rédaction d’aller à la rencontre des acteurs locaux en proposant un débat sur place, une soirée, bref en agitant, toujours dans cette dualité local/global qui anime le journal, la démocratie au quotidien.

En 2009, une nouvelle dynamique a été donnée à cet aspect des choses. L’association participe désormais à la semaine nationale de la Presse à l’école. Elle a formalisé ce qu’elle peut proposer aux lycéens, aux collégiens, prête à expliquer ce que c’est que la presse indépendante ou le dessin de presse (qui fait d’ailleurs l’objet d’une exposition itinérante). Elle a monté un projet, lancé à la rentrée 2009, d’ateliers dans des centres sociaux de quartiers excentrés ; elle s’organise pour être présente en milieu carcéral. Elle continuera. Elle espère aussi vos idées et vos forces.

Car ce renforcement de la partie « action » de l’association se fait en parallèle d’une réflexion profonde sur l’évolution de la gouvernance interne (mot affreux mais encore irremplaçable, la gouvernance est la manière dont s’organisent les différentes parties prenantes dans la prise de décision d’une institution). La Tchatche a des constantes en la matière. La parole, bien sûr : beaucoup de discussions, toujours, partout. La participation de tous : salariés invités lors des réunions du bureau ; conférence de rédaction ouverte à tous, etc.

Mais il y a également cette idée, ce besoin, de mieux associer les lecteurs au titre, et renforcer l’esprit de « co-propriété » en fédérant les bonnes volontés. D’imaginer ce que pourrait être une « Amap (1) de presse ». C’est d’ailleurs dans ce cadre, sur le long terme, que l’appel à soutenir le journal lancé en septembre doit être lu. Parce que nous croyons à l’avenir du projet, parce qu’une presse libre ne peut se passer d’un lectorat fidèle et engagé, parce que le funambulisme financier est le lot de l’économie solidaire, nous nous sommes permis d’appeler des fonds avant même d’être en mesure de présenter le projet d’élargissement de l’association.

Merci encore, d’un grand coup de bonnet de Ravi, à tous ceux qui ont pu répondre à notre appel. La mobilisation continue pour renforcer les capacités de l’association, dans la publication de ce mensuel devenu important en Paca et dans cette volonté de développer les actions citoyennes. Mobilisation financière, bien sûr, nous ne sommes pas tirés d’affaire malgré les premiers flots de courriers : abonnez vous, abonnez vos amis, abonnez vos ennemis. Mais voyons plus large également, en s’appuyant sur ce dynamisme de l’économie solidaire et en faisant la démonstration qu’il a du sens : échangeons idées et forces, créons de nouveaux espaces, osons de nouvelles idées, rencontrons-nous. Vous êtes partant ? Vous connaissez l’adresse…

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