Terminus Vintimille

août 2020 | PAR Clément Chassot

C’est le récit de ce qui restera comme une honte continentale. La gestion des réfugiés à la ville frontière de Vintimille depuis le début de l’afflux en 2015. Teresa Maffeis, militante depuis toujours des droits de l’homme à l’origine, entre autres, d’ADN (Association pour la démocratie à Nice) – surnommée la « punaise verte » par l’ancien maire d’extrême droite – s’est alliée avec la journaliste de Nice-Matin Aurélie Selvi. Elle lui a confié la plume, très sobre, pour mettre en scène cinq ans de grande tristesse, de joies aussi. L’histoire de milliers de réfugiés, d’Afrique ou d’ailleurs, majoritairement très jeunes, qui tentent coûte que coûte de passer une frontière militarisée, le plus souvent pour retourner à la case départ. Celle de l’absurdité d’une politique migratoire européenne et d’une répression féroce envers celles et ceux qui n’ont pu s’empêcher d’aider ces exilés. Cédric Herrou bien sûr, l’agriculteur de la Roya, mais tant d’autres comme cette tenancière à Vintimille qui, donnant le couvert gratuitement, a perdu sa clientèle mais a pu sauver son restaurant grâce à une cagnotte en ligne. Et Maffeis et Selvi d’égrener au fil des chapitres les noms de ces inconnus morts sur le chemin de l’exil. Triste mais tellement important.

Les sentinelles, chroniques de la fraternité à Vintimille, de Teresa Maffeis et Aurélie Selvi. Éditions Max Milo, 280 pages, 19,90 euros. En présentation le 18 et 20 septembre 2020 au festival du livre de Nice ; du 2 au 4 octobre au festival du livre de Mouans-Sartoux et le 9 octobre 2020 à 18h à l’université de Nice, Pôle Saint Jean d’Angély. Plus d’infos : page facebook « Les sentinelles, fraternité à Vintimille ».