Le mépris
L’image a fait le tour du monde. Celle de Geneviève Legay, 73 ans, la tête ensanglantée, gisant au sol avec son drapeau arc-en-ciel, enjambée par des policiers en tenue anti-émeute. Son délit ? Réclamer « la liberté de manifester », un samedi à Nice, alors qu’un arrêté voulait le lui interdire. Gravement blessée, Emmanuel Macron lui a souhaité un « prompt rétablissement » mais aussi « une forme de sagesse » et un « comportement responsable ».
Au mépris, le président, adoubé par le préfet des Alpes-Maritimes, a rajouté un mensonge : Geneviève Legay n’aurait pas été touchée par les forces de l’ordre… Depuis, les faits ont été établis, prouvant que c’est bien un policier qui l’a violemment poussée alors qu’elle protestait pacifiquement. Heureusement, la vie de cette militante écologiste, syndicaliste, engagée pour le droit des femmes et des migrants, porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes, n’est plus en danger.
Les questions se bousculent. Qu’est-ce qu’être responsable passé l’âge de la retraite ? Cultiver silencieusement son jardin en attendant sagement l’heure de rejoindre un Ehpad ? Jusqu’à quand et jusqu’où les interdictions préventives de manifester vont-elles se multiplier ? A Nice toujours, un autre samedi, le préfet a proscrit les rassemblements au simple motif de « préserver l’activité commerciale et touristique de la ville ». Sage précaution.
le Ravi