Rentrée indigeste pour Falco
Visiblement, Édouard Philippe, l’ancien premier ministre et nouvelle tête de gondole du centre droit, a décidé de se passer de l’ancien ministre Hubert Falco pour le lancement de son microparti Horizons. Élu le plus capé, le maire DVD de Toulon était en effet le grand absent de la photo de famille le 9 octobre au Havre.
À sa décharge, Hubert Falco a eu une semaine chargée. Inquiété dans l’affaire des fonds secrets des sénateurs UMP, le mardi précédent, il a dû répondre à quelques questions de la brigade financière de Marseille sous le régime de la garde à vue, sur ses habitudes au conseil départemental du Var, une collectivité qu’il a présidée de 1994 à 2002 et où sa femme et son fils connaissent des carrières fulgurantes (1). À ses côtés dans les locaux de la « financière », plusieurs cadres du « CD 83 » et Marc Giraud, son actuel président, déjà en délicatesse avec la justice (2). Les deux élus sont soupçonnés de détournement de fonds public.
Comme révélé par Le Canard Enchaîné (15/10/2019), en plus de disposer d’un bureau au conseil départemental en tant que président de l’entraide des anciens élus, Hubert Falco avait table ouverte, rond de serviette et frigo attitrés à la cafétéria de l’institution depuis son départ, il y a dix-neuf ans ! Autant de largesses peu conformes avec le code général des collectivités locales et qui intéressent aujourd’hui la Justice…
Mais ça n’est pas la seule mauvaise nouvelle de la rentrée pour le maire de Toulon. Mi-septembre, la chambre régionale des comptes (CRC) a rendu son rapport sur sa gestion de la capitale varoise. Si les magistrats financiers sont cléments sur les comptes d’Hubert et manquent de mordant, ils s’arrêtent quand même sur d’autres largesses, cette fois sur celle de l’ancien sénateur pour le RTC, le rugby club toulonnais, multiple champion de France et d’Europe, dont il est un grand supporteur. Parmi ses générosités, une mise à disposition quasi gratuite du stade Mayol, rien de moins ! La redevance annuelle des buvettes du stade ne dépasse pas les 3 000 euros et celle pour les matchs n’atteint même pas les 8 000 euros, selon les comptes du club. Du jamais vu, même en Ligue 2 de foot selon la CRC…
Mieux, alors que la ville a investi entre 2015 et 2017 10 millions d’euros dans la rénovation et l’agrandissement de l’enceinte, les redevances n’ont pas augmenté d’un centime ! Chez Hubert, c’est vraiment open bar.
1. le Ravi n°193