Libre mémoire

décembre 2019 | PAR Soizic Pineau

Dans le local marseillais du collectif Mémoire des sexualités, en libre accès à la consultation, fanzines, tracts et affiches LGBTQI+ remontant jusqu’aux années 50. Mais aussi des cartons entiers de magazines phares de la communauté, comme Gai Pieds, Homophonie ou Têtu, et autres publications, plus rares et moins diffusées. Les étagères sont chargées de nombreux livres, à l’image du legs de sa bibliothèque par l’anarchiste Daniel Guérin.

Vous y croiserez aussi bien des thésards en pleine recherche, que des curieux d’en apprendre plus sur l’histoire de la communauté. Car les archives LGBTQI+ font cruellement défaut aux archives nationales, qui sont plutôt riches des « archives de la violence » : celles de la police, de la justice et de la médecine, explique Renaud Chantraine, membre du collectif et militant pour que les archives Queer soient autogérées par la communauté.

Les lieux appartiennent à Christian de Leusse, 75 ans, militant de la première heure pour les droits des homosexuels. Ce sont ses archives, désormais coordonnées par une petite équipe bien déterminée. Elles et ils continuent à collecter de nouveaux matériaux : échanges avec d’autres centres d’archives communautaires, enregistrements de témoignages oraux et organisation d’expositions – dont « Archives Invisibles » en 2020, avec la biennale d’art contemporain Manifesta 13…

Le collectif Mémoire des sexualités ouvre ses portes chaque vendredi au 52 rue d’Aix (13001) à Marseille