Scrutin en réa

juin 2020 | PAR le Ravi

Pas de réunions publiques, pas de distribution de tracts, pas de porte-à-porte, pas de cafés-débats. La drôle de campagne qui se déroule, presque inaudible, dans les villes n’ayant pas encore élu leur maire au premier tour est inédite. Les questions pleuvent en cascade : comment vont se comporter les électeurs, dimanche 28 juin, lors d’un scrutin interrompu plus de trois mois auparavant ? La peur du virus, qui avait découragé le 15 mars plus de 55 % des inscrits, va-t-elle à nouveau faire chuter la participation ? Et si oui, quelle sera la légitimité des élus dont la cote était déjà largement entamée ?

Les maires sortants – ceux de la droite républicaine (LR) notamment – ont largement plaidé pour que la séquence des municipales s’achève avant l’été. En première ligne pendant le confinement, se mettant volontiers en scène et incarnant « l’ordre » en pleine crise, ils espèrent bénéficier, en surfant sur les craintes du changement, d’un réflexe de légitimité. LREM, le parti de Macron, est pressé d’en finir avec un scrutin confirmant son impopularité et son absence d’ancrage local.

Mais en matière de démocratie locale, la crise sanitaire fait aussi tomber les masques et effet de loupe, révélant en les accentuant les dysfonctionnements du monde d’avant. Qui s’est étonné à Marseille que la reprise dans les écoles soit si chaotique, que les associations et les ONG aient dû se substituer à la municipalité pour venir en aide aux plus fragiles ? Dans la capitale régionale, mais aussi d’Arles à La Seyne-sur-Mer, en passant par Aix-en-Provence, Avignon, Bollène, Briançon, Manosque, et d’autres villes encore, ça tangue. Rebond épidémique ou pas, la fièvre va y monter.

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