Z comme...

Z comme… zen. Il faut l’être devant la profusion de sondages pronostiquant le meilleur du pire pour l’Élection. La grande. L’unique. La présidentielle. Celle autour de laquelle s’articule, tous les cinq ans, la vie politique de notre pays. Celle qui sacre le monarque républicain qui règnera depuis les hautes sphères élyséennes et rendra parfois visite, une poignée d’heures, à nos humbles provinces. La grand-messe à la française de la démocratie représentative aura lieu dans seulement cinq petits mois, les 10 et 24 avril. Alors sondons !

Z comme… zézette et surtout zigounette. Ils se bousculent avec enthousiasme celles et ceux qui veulent, les yeux dans les yeux, roucouler des mots d’amour au peuple subjugué. Déjà une vingtaine de candidats sont déclarés : une inflation inversement proportionnelle à l’explosion de l’abstention lors des derniers scrutins. Une fuite en avant ? Pas toujours justifiée par des divergences de fond, elle semble favoriser le sortant – hier encore conspué – et rendre inaudible toute alternative autre que conservatrice ou ouvertement fascisante. Z comme… zizanie !

L’heure est à la surveillance généralisée, à la relance frénétique de la croissance économique, à la fermeture de lits d’hôpitaux ainsi qu’à la prolongation du passe sanitaire… Et qu’importe si, faute de répondre aux urgences sociales et écologiques, les frustrations, les injustices, les délires complotistes et autres crispations identitaires gangrènent la société. Mais pourtant Z comme… zigotos plutôt que Z comme… zapatistes : à gauche au lieu de relever les défis, malgré les appels pressants à converger, la dispersion est la règle. Au risque de terminer Z comme… zombie ?