RN : le « 13 » dans le viseur ?

mars 2020
Malgré les bons scores aux européennes et de bons sondages, les frontistes jouent la prudence aux municipales. Comme dans le « 13 »

Sur RTL, Rose Criado, la candidate frontiste à Istres (13), avait avoué : même dans une ville où le RN fait parmi ses meilleurs scores, pas facile de boucler la liste. Depuis, « ça va mieux. On l’a déposée. Mais ça n’est simple pour personne », nous dit-elle, espérant « casser le plafond de verre ». Le patron du RN13, Laurent Jacobelli, tempère : « Il y a des endroits où ça va vite, d’autres où c’est un peu plus tendu mais on sera au rendez-vous. » Ce qui ne va pas toujours sans anicroche. Comme à Vitrolles. Où Philippe Sanchez – qui était candidat aux Pennes-Mirabeau en 2014 – préfère nous dire qu’il aurait pu « boucler 2 listes » et croire qu’il peut l’emporter car « en 2015, j’ai déjà battu Loïc Gachon » (le maire sortant) que parler du fait qu’il a dû se séparer rapidement de sa directrice de campagne.

Grimace de Jacobelli : « Sans être dans la théorie du complot, il y a des villes où il y a plus de coups bas qu’ailleurs. Après, comme c’est une élection locale, les gens se connaissent plus, il y a des histoires plus personnelles. » Et de nous parler de Martigues où son prédécesseur à la fédération, Emmanuel Fouquart, a été rejoint par « des gens du Modem, des Républicains ». Confirmation du candidat martégal : « On est devenu le 1er parti de Martigues. Avec un potentiel de voix non négligeable. Mais, pour battre le maire sortant, il faut que l’on soit uni. » Dans le 13, contrairement à ce qui se passe dans le Var ou le Vaucluse, les listes, promet le patron de la « fédé », afficheront le logo à la flamme. Tout en jouant la prudence : « Je suis sûr qu’on va faire de très bons scores. Mais incapable de vous dire où on peut l’emporter. » Et celui qui est candidat à Allauch d’avouer qu’il n’est pas toujours simple de faire campagne : « Impossible dans la ville de Roland Povinelli d’avoir la moindre salle. Et nos affiches sont systématiquement recouvertes. »

Ce transfuge de Debout la France raille l’appel du patron de LREM, Stanislas Guérini, au « front républicain » : « Ça dit la faiblesse d’un parti incapable de trouver des candidats et qui est prêt à en soutenir d’autres au nom du front républicain. » Et si le collaborateur du sénateur marseillais Stéphane Ravier, Antoine Baudino (lui-même candidat à Berre), nous promettait la venue de Marine Le Pen, Jacobelli entretient le suspense : « Elle fait un tour de France. Pas impossible qu’elle passe par chez nous. » Ce sera finalement le 6 mars au parc Chanot.