Ampil : la lutte contre toutes les discriminations au logement

décembre 2019
Présente depuis le début aux côtés de la Fondation, l'association marseillaise développe un travail partenarial tous azimuts, axé sur le logement.

Action en direction des Roms, des retraités immigrés, des homosexuels, des sans-abris… Depuis plus de trente ans, l’Ampil (Association méditerranéenne pour l’insertion par le logement), agit tous azimuts, d’abord sur les enjeux d’habitat mais également, au fur et à mesure, sur des thématiques de santé et d’insertion. Pour l’association, le partenariat avec la Fondation Abbé Pierre était une évidence : « Nous faisons partie de la Fapil, qui est un des membres fondateurs de la Fondation », rappelle Kader Atia, directeur de l’Ampil. Créée pour venir en aide aux personnes discriminées dans leur accès au logement, quelle qu’en soit la raison (origine, âge, orientation sexuelle, handicap…), l’Ampil travaille dès le départ avec la Fondation Abbé Pierre. Un soutien décisif alors que l’Ampil n’est pas appuyée financièrement par la métropole Aix-Marseille.

« Pour nous, la Fondation est un véritable partenaire, pas seulement celle qui nous finance, souligne Kader Atia. C’est pour ça qu’on se bat pour faire entrer la Fondation dans les comités de pilotage où nous participons, notamment sur les copropriétés dégradées. » La coopération permet d’étendre des dispositifs : dans la lutte contre les taudis, la Fondation a appuyé l’Ampil pour étendre à l’ensemble du centre-ville de Marseille le programme d’expertises mis en place dans le quartier de Noailles, après les effondrements de la rue d’Aubagne. « En six mois [juillet 2019], on en est déjà à 110 expertises prises en charge par l’Ampil, que la Fondation transmet à des avocats », pointe Kader Atia.

« Investir dans l’Homme »

Le partenariat n’empêche pas d’avoir des divergences. Concernant le projet Emmaüs Connect, l’Ampil a très tôt alerté la Fondation sur la nécessité d’accompagner fortement les publics dans l’accès au numérique. « Au départ, il y avait juste un ordinateur, se souvient Kader Atia. Nous nous sommes appuyés sur notre expérience avec les chibanis [retraités originaires du Maghreb résidant en France] pour dire à la Fondation qu’il fallait mettre aussi des travailleurs sociaux, car beaucoup de gens sont très éloignés de l’informatique. C’est être fidèle aux valeurs de l’Abbé Pierre, le rapport humain, l’investissement dans l’Homme. »

Dans une approche pluridisciplinaire, l’Ampil a également accueilli des représentations de Samudaripen, une pièce chorégraphique et musicale abordant la déportation et le génocide des Roms et des Tziganes de France sous le régime de Vichy. A l’origine du projet : la compagnie Mémoires vives, autre partenaire de la Fondation. Depuis 2006, elle crée des spectacles vivants traitant de l’histoire des territoires et des habitants, de l’histoire des immigrations, de la mémoire collective. « La Fondation nous permet de rester fidèles à nos engagements politiques » dans le travail de création, estimait Yann Gilg, directeur artistique de la compagnie, lors des rencontres nationale des acteurs. Un soutien décisif alors que les financements publics se font généralement rares pour des projets artistiques engagés.