Et si ?

décembre 2019 | PAR Amina Bounab, Kaltouma Maaskri

Demain, j’ai la classe

« Ouvrir une école, c’est fermer une prison. » En prononçant ces mots, Victor Hugo remettait l’éducation au centre du contrat social. Et si, deux siècles après sa disparition, ils demeurent toujours d’une incandescente actualité, c’est probablement que la question de l’accès à une scolarité qualitative pour tous continue de se poser.

Dans ces quartiers dits populaires, les carences sont criantes. Pour essayer de combler ces lacunes, nous souhaitons développer une école de la réussite. Une école de la mixité sociale et scolaire. Une école moderne construite autour de multiples projets éducatifs, de programmes d’accompagnement des élèves. Dans les domaines les plus variés, culturels, médiatiques, artistiques, médicaux, psychologiques… Une école qui disposerait d’un orchestre et permettrait de valoriser les élèves en leur redonnant confiance en eux. On y trouverait également des classes bilingues et l’on y pratiquerait le latin.

À l’heure où tant de voix s’élèvent pour réclamer d’interdire à certaines mères d’accompagner des enfants, les leurs comme ceux de leurs voisin-es, peut-être est-il temps de repenser à Hugo et de s’interroger. Quand il s’agit d’accompagner des enfants, de les soutenir, la couleur de la peau, la religion, le sexe d’une personne sont-ils plus importants que la présence de la personne elle-même ?

Amina Bounab

Ensemble, ça roule

« Il y a quelques années, j’habitais dans les quartiers nord de Marseille et je travaillais en centre ville. Le soir, le retour à la maison était un calvaire. Ça manquait de bus. Et plus largement de transports en commun. Et côté sécurité, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça craignait. Du coup, j’ai dû quitter mon poste. » C’est à partir de ce constat que Kaltouma Maaskri a commencé à réfléchir à des solutions pratiques : « Je me suis dit que nous pourrions créer une association d’usager-es. À plusieurs, nous achèterions un véhicule qui servirait à nos déplacements. »

Chacun-e participerait à l’achat, à l’assurance, à l’entretien de ce mini-bus. Pour cela, il faudrait mettre en place une bourse collective à laquelle chacun-e apporterait sa contribution. Pour les déplacements, un planning d’utilisation serait organisé et disponible pour tous les coopérant-es. Pour conduire le véhicule, il y aurait deux possibilités. Soit la personne a le permis et dispose du bus selon ses besoins et la disponibilité. Soit, l’utilisateur n’a pas le permis et, dès lors, s’appuie sur l’un des membres pour l’accompagner.

Le minibus pourrait aussi être loué par des personnes extérieures au groupe, après qu’elles aient adhéré à l’association. Ce qui assurerait des rentrées d’argent permettant de couvrir les frais.

Kaltouma Maaskri

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