Héroïque régression

novembre 2021 | PAR Michel Gairaud

Voilà plus d’un quart de siècle que Lanfeust, jeune forgeron qui a le pouvoir de faire fondre le métal d’un seul regard, multiplie les aventures au pays de Troy, lointaine contrée baignée de magie. La série, déclinée en 48 albums incluant des spin off, a fait la fortune des éditions du Soleil et de son fondateur toulonnais, Mourad Boudjellal, depuis reconverti dans le rugby et désormais le foot. Elle a surtout donné ses lettres de noblesse à l’héroïc fantasy à la française. Après une pause de dix ans, Lanfeust de Troy, revient avec un neuvième tome.

Ses deux facétieux papas sont toujours à la manœuvre : Arleston, au scénario, et Tarquin, illustrateur toulonnais. L’action démarre douze ans après là où elle s’était achevée. Lanfeust est désormais trentenaire, chevauche Shronk, son glovial, sorte de sanglier gigantesque. Il va devoir affronter Lan-Khu, un personnage délicieusement détestable, traverser une forêt enchantée, aux côtés d’Hébus, troll devenu bibliothécaire mais n’ayant pas perdu toutes ses mauvaises manières. Deux ados, Aspette et Atastrophe, complètent le casting. Rassurez-vous : pas besoin d’avoir lu les 47 autres tomes pour suivre une histoire complète, pensée pour être dévorée d’une traite. Conclusion ? De la belle ouvrage et un grand plaisir régressif !

Lanfeust de Troy, tome 9, « La Forêt noiseuse », de Christophe Arleston et Didier Tarquin, éditions Soleil, 56 pages, 14,95 euros.