En rouge et noir ?

mars 2022 | PAR Sébastien Boistel

Non, il n’est pas ici question de Stendhal, d’un tube oubliable des années 80 ou des couleurs préférées du révolutionnaire. Mais de la Commune. Et sous un prisme original : celui de la consommation d’alcool. Il faut être un ancien journaliste de CQFD et désormais vigneron pour avoir ce genre d’idée ! Il est vrai que, pour expliquer l’insurrection à la fin du XIXème siècle, les chroniqueurs de l’époque ont trouvé un coupable idéal : l’alcool. Certes, si, à en croire Pasteur, « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons », la « légende grise d’une Commune noire », comme l’écrit Mathieu Léonard, s’enracine. Et a la peau dure. Cette propension des classes populaires à lever sinon le poing du moins le coude, nourrira différents courants, du néo-malthusianisme qui fleure bon l’eugénisme à d’étranges franges de l’anarchisme. L’auteur, taquin, note que, lors du mouvement des gilets jaunes, un ministre de l’Intérieur – dont la réputation de serial « noceur » n’est pourtant plus à faire – a mis sur le dos du froid et de l’alcool les débordements sur les ronds points. C’est vrai qu’en matière de politique de la santé, nos gouvernants sont prêts à nous faire boire le calice jusqu’à la lie. Autant dire que l’essai de Mathieu Léonard se boit comme du petit lait. A consommer sans modération ni risque de mal de tête.

L’ivresse des communards, « prophylaxie antialcoolique et discours de classe », par Mathieu Léonard, Lux Editeur, 284 pages. 18 euros.

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