Il est urgent d’attendre (devise municipale)

mars 2022 | PAR Collectif des écoles de Marseille
Acteur très actif du combat pour une école publique décente à Marseille, inspirateur du programme du Printemps marseillais, le Collectif des écoles de Marseille dresse un constat très critique des premiers pas de Benoît Payan et de sa majorité en la matière.

Bientôt deux ans… Deux ans que le règne de Jean-Claude Gaudin a pris fin, deux ans que l’espoir est arrivé à Marseille avec de beaux engagements pour les écoles publiques de Marseille. Et aujourd’hui qu’en est-il ?

Nous attendions un grand plan de rénovation du bâti scolaire loin du partenariat public privé, appuyé par la refonte du service d’entretien des écoles. Nous attendions un grand plan de recrutement de personnel municipal dans les écoles, pour atteindre un taux d’encadrement garantissant le bien être et la sécurité des enfants. Des agents territoriaux formés, des équipes stables, une organisation transparente et efficace.

Nous attendions une grande réflexion sur la restauration scolaire pour préparer la sortie de la délégation de service public (DSP), la rupture avec la cuisine-usine Sodexo. Nous attendions que cela se fasse en toute transparence, en concertation éclairée avec les acteurs de la communauté éducative.

En lieu et place, nous avons eu la précipitation inutile vers des marché globaux de partenariat (petit cousin du PPP) pour rénover les écoles, nous avons eu une restriction du droit de grève des agents des écoles, un budget à zéro euro pour leur recrutement, et des boîtes Saupiquet distribuées dans les cantines.

Et puis… la venue jupitérienne, la remise au pas de la deuxième ville de France. Pour espérer l’aumône de l’État, les écoles de Marseille doivent innover ! L’école publique devient lieu de concurrence, objet d’un management hydroponique qui fait des élèves des cobayes, contraints de subir les effets de la méritocratie galopante chère au ministère de l’Éducation nationale.

Le manque de moyens et l’épuisement des agents et des enseignants sont volontairement ignorés par les décideurs, laissant entendre que c’est leur absence de motivation qui est la cause de l’état de tension dans lequel se trouvent nombre d’écoles publiques de Marseille… Mais sur le terrain, l’inquiétude et l’impatience sont toujours présentes.

Alors, oui, la communication est plus régulière, certaines choses bougent mais bougent lentement, trop lentement. Après deux ans nous avons (enfin) un état des lieux de la situation marseillaise comparé aux autres grandes villes de France, dressé par une entreprise privée (CGI Business Consulting), qui confirme le diagnostic et les analyses du Collectif des écoles de Marseille.

Nous avons un grand plan de rénovation des écoles, qui pour l’instant reprend pour beaucoup des projets lancés ou programmés sous la municipalité précédente et ne garantit pas la reconstruction d’une compétence territoriale faute d’un recours à une maîtrise d’ouvrage publique.

Nous avons aussi de bonnes raisons de craindre un renouvellement de la DSP de la restauration scolaire faute d’anticipation pour changer la cantine, de prospection immobilière pour implanter des cuisines de proximité à échelle humaine ou de recrutement de cuisiniers et de de paysans municipaux.

Et nous réclamons toujours les effectifs des agents présents dans chaque école, le nouvel algorithme de calcul du forfait communal ou les fiches techniques des plats servis aux 55 000 enfants qui mangent à la cantine. Entre autres. Nous avons fini par nous en remettre au tribunal administratif : sept recours sont déposés.

L’urgence vécue sur le terrain se heurte à l’autosatisfaction de l’équipe municipale pour avoir accompli la désimperméabilisation des cours de deux écoles sur 472, ou le recrutement de vacataires pour maintenir le taux d’encadrement sur le temps méridien le plus faible de France. Peut mieux faire et vite !

Infos : https://ecoles-marseille.fr/

#SOS RAVI !

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