Martigues n’est plus « lanterne rouge »

mars 2012
Bonne dernière de notre palmarès des villes à fuir l’an en 2011, Martigues (13) perd des points en 2012. Explications et réactions alors que Gaby Charroux, le maire PCF, candidat Front de gauche aux prochaines législatives est l'invité de la Grande Tchatche ce mardi 27 mars 2012 sur radio Grenouille (88.8 FM à 10 heures).

ravi_na_palmares2012.jpg

L’an dernier, Martigues était « ravie » que le Ravi la donne bonne dernière de son palmarès des villes à fuir en Paca. De fait, qu’une ville communiste se félicite d’être « lanterne rouge » n’avait rien de surprenant. Changement cette année : la « Venise provençale » perd cette place au profit de Digne-les-Bains et se retrouve 23ème sur 29. Car, c’est un fait, c’est même scientifique et donc indéniable : si Martigues est championne de la « liberté » et de l’« égalité », elle est mauvaise en « fraternité » et en « choucroute ».

En clair, c’est le « vivre ensemble » et le « bien vivre » qui posent problème. Au rayon « fraternité », à Martigues, il n’y a pas assez de petits commerces ou d’associations et un manque patent de places d’hébergement d’urgence. Côté « choucroute », la ville manque de librairies et souffre, sans surprise, d’une qualité de l’air plus que médiocre. Au service com’ de la mairie, passée la surprise et derrière le sourire, on accuse, malgré tout, le coup. « C’est tous les ans, votre classement ? », s’inquiète la directrice, Françoise Del Baldo. Avant de se ressaisir. Et de répondre point par point. Parce que, dans une ville communiste, si la « choucroute », ça fait marrer, on ne plaisante pas avec la « fraternité ».

« Drôlement objectif, votre palmarès ! »

« Prenons le critère du nombre d’associations. Un faible nombre peut en effet traduire un manque de dynamisme. Mais, pour nous, cela tient au fait que nous avons bon nombre de services intégrés. Comme l’école de musique, par exemple. Dans les villes où il n’y en a pas, on trouve une kyrielle d’associations pour pallier ce manque. » Même raisonnement pour les librairies : « Dans une ville, la présence ou non de librairies, cela relève de l’initiative privée. Mais cette faiblesse peut aussi s’expliquer par la présence de la médiathèque. En ces temps de crise, les Martégaux savent que, pour consulter un ouvrage, ils peuvent l’emprunter… »

Quant à la faiblesse de l’hébergement d’urgence, Françoise Del Baldo l’explique par la « proximité avec Marseille » : « Nous n’avons aucune structure pour accueillir les femmes en difficulté parce que c’est à Marseille que se trouvent les structures d’accueil pour ce public. » Et de mettre en avant les « 37 % de logements sociaux, un taux bien supérieur à la moyenne ». Quand elle se penche sur le critère des skate-parks et autres boulodromes, Françoise ne comprend pas : « On a un skate-park, on a un boulodrome couvert qui sera livré au printemps, on accueille une compétition nationale de pétanque… » Alors, pour les boules et les patins, assure la dir’com’, « on est quand même un haut lieu ».

Et pour la qualité de l’air ? « Elle est ce qu’elle est lorsqu’on accueille l’un des plus grands pôles pétrochimiques européens. Mais n’oublions pas que nous sommes aussi une station balnéaire et que la moitié de notre territoire, ce sont des espaces verts, avec une côte particulièrement préservée. » Soit.

Quant à l’opposition, qu’en pense-t-elle ? « Drôlement objectif, votre palmarès, s’amuse le conseiller UMP Mathias Petricoul. Je crois que mes deux critères préférés, ce sont le nombre d’abonnés au Ravi et le nombre d’élus de la Droite populaire. » Ce qui ne l’empêche pas de commenter notre palmarès dans le détail : « Sur les associations, vous avez raison. Non seulement, il n’y en a pas assez, mais celles existantes sont souvent inféodées à l’équipe en place. Je suis également d’accord avec vous sur le manque de petits commerces. Qui va encore s’aggraver puisque le supermarché va s’agrandir. » Et pour le reste ? « Même si l’on peut faire dire ce que l’on veut à un palmarès, le vôtre, malgré la partialité de ses critères, reflète assez bien la réalité. Et même si je suis dans l’opposition, je reconnais sans peine que Martigues est une ville où, parce qu’elle en a les moyens et parce qu’elle bénéficie d’un environnement privilégié, il fait bon vivre. » Et promis, assure-t-on à la mairie, « on fera mieux la prochaine fois ». Chiche !

Sébastien Boistel

Pour écouter la Grande Tchatche avec Gaby Charroux, le maire de Martigues, c’est ici.

Pour en savoir plus sur le palmarès 2012 des villes à fuir du Ravi, c’est par ici.

Imprimer