Chauffe qui peut !

mai 2007
En théorie, Dalkia, la branche énergie de Veolia, s'est affranchie de sa principale société mère...

A cheval entre Veolia (66 %) et EDF (34 %), Dalkia joue dans la cour des grands, à l’international comme dans le Sud de la France. Avec Gemplus, numéro 1 mondial de la carte à puces, la branche énergie de l’ex-Vivendi Environnement a obtenu en 2005 un contrat de trois ans de prestations multi-techniques, notamment pour ses sites de Gemenos et de La Ciotat (13). Même réussite auprès de Technicatome à Cadarache et à Aix-en-Provence, où Dalkia diversifie ses services.

Grâce à sa dizaine de filiales, un nom bien distinct (malgré le logo commun apposé à tous ses documents officiels) et un découpage régional différent, l’entreprise se démarque de sa société mère. Quand Véolia Environnement se réjouit de proposer une offre transdisciplinaire grâce à ses quatre métiers, Dalkia crée de son côté un nouveau contrat : « Au-delà du simple contrat de moyen, le contrat de performance énergétique couvre un ensemble de prestations complémentaires (…) Il s’agit d’un contrat global de services, avec garantie de résultat, incluant à la fois l’achat et la gestion des énergies, la conduite et la maintenance des installations, ainsi que le gros entretien et le renouvellement des équipements » (1). De A à Z, l’offre couvre tout. Y compris, donc, les réparations liées à l’usure. Reste à savoir si Dalkia s’affranchit de son héritage, et des pratiques dénoncées dans la gestion de l’eau.

Quelques récents dossiers peuvent en effet laisser planer un doute. Celui du marché de l’éclairage public de Nice aura par exemple mis en lumière une affaire de pots de vins… En 2004, un proche de Michel Vialatte, directeur général des services de la ville de l’époque, comparaît pour « corruption passive et trafic d’influence actif » suite à deux chèques de 9 000 francs versés par Citélum (filiale de Dalkia) en échange de l’obtention d’un marché (2). A ce jour, le DGS a changé. Citélum, en revanche, continue de travailler pour la commune. Les méthodes ont-elles évolué ? A en croire Paul Spinelli, adjoint au maire délégué de Nice, « il n’y a aucun système. L’opposition est présente dans la commission d’appel d’offre et ferait des recours si c’était le cas ». Confiante, la ville a laissé passer trois nouveaux marchés en 2005 avec Citélum.

Egalement à Nice, Dalkia a pu s’illustrer à travers l’usine d’incinération de la Sonitherm. En raison d’un litige avec la collectivité délégante, l’association Service public 2000 est intervenue en fin d’année dernière pour jouer l’arbitre. Certes, selon le directeur, Antoine Grand d’Esnon, « l’affaire était classique : cette concession était déficitaire (…) Dalkia cherchait donc une réévaluation du prix ». Secret professionnel oblige, le consultant n’indique pas comment s’est conclue la conciliation. Il ajoute cependant quelques détails qui méritent le détour : « Ce contrat était démodé. Il était très technique (…) Il mentionnait des clauses qui ne peuvent être contrôlées, un rappel à loi inutile et des coefficients très compliqués. » Faut-il comprendre qu’aujourd’hui, grâce au spécialiste de Service public 2000, le contrat est désormais au goût du jour ? Mais les goûts et les chaleurs…

A.M.

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