SAN s’arrange pas…

décembre 2007
Les crises politico-judiciaires se succèdent à l'ouest de l'Etang de Berre mais le personnel politique et le système de gestion ont la peau dure...

A l’ouest de l’étang de Berre (13), les municipales et les cantonales en mars 2008 vont être pimentées par la grave crise politique que traverse le SAN Ouest Provence, le « syndicat d’agglomération nouvelle » qui regroupe Fos-sur-Mer, Istres, Miramas, Port Saint Louis du Rhône, Grans et Cornillon… Coup d’?il dans le rétro. Janvier 2007 : Bernard Granié, président socialiste du SAN, s’apprête à lancer sa campagne des législatives dans la 13ème circonscription. Personne n’imagine une seule seconde ce qui va suivre : à 62 ans, Bernard Granié, qui fut aussi maire de Fos sur Mer, est mis en examen et placé en détention pour « corruption passive et trafic d’influence » dans le cadre de l’attribution de marchés publics. Il sera détenu durant 52 jours à la prison des Baumettes. Cette accusation est une aubaine pour l’ex-maire PS d’Istres, François Bernardini. Ce dernier, après avoir purgé lui-même cinq ans d’inéligibilité, veut reprendre, en mars prochain, la mairie d’Istres et, dans la foulée, la présidence du très riche Ouest Provence. Avec un budget de 300 millions d’euros, cette structure intercommunale aiguise les appétits. 09rv47red_fevrier.jpg Bernard Granié, en attendant son procès, siège encore, sans grande conviction, à la tête du SAN : capitaine toujours à la barre du navire mais plombé par une épée de Damoclès judiciaire. René Raimondi, son successeur et maire sortant à la mairie de Fos, clame à qui veut l’entendre « qu’il n’est pas Brutus » et que « sa fidélité reste entière envers Granié ». De fait, le président du SAN figure, malgré sa mise en examen, en bonne place sur la liste de Raimondi pour mars 2008. A l’ouest de l’étang de Berre, le PS est en lambeaux, meurtri par les querelles fratricides… Une situation dont ne bénéficie même pas la droite, marginalisée, encore une fois condamnée à faire de la figuration. Dans ce brouillard politico-judiciaire, un autre feuilleton singulier se déroule : celui de l’incinérateur de déchets qui se construit à Fos. Désormais privé du fer de lance de la contestation qu’était Bernard Granié, muselé judiciairement, le tribunal administratif de Marseille balaie un à un tous les arguments de droit soulevés par les opposants à cette usine destinée à brûler les ordures de Marseille. Les prochaines élections ne devraient pas remettre fondamentalement en cause les équipes et un système de gestion pourtant à bout de souffle…

Rafi Hamal

FEVRIER 2007. le Ravi n°38 : enquête « Un grand recyclage juridico-politique ». Page 4.

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