Vauzelle 3, l’an zéro

juin 2010
Plus de vert, moins de rouge. Et, à l’arrivée, un PS toujours aussi hégémonique.

Après l’alliance de l’Olivier, voici l’Olivier allié. Les urnes au placard jusqu’en 2014, Michel Vauzelle retrouve son fauteuil pour un troisième mandat. Ses partenaires écologistes et communistes ont voulu se compter au premier tour, en mars dernier. Le PCF y a perdu des plumes. Les Verts y ont gagné quelques couleurs. L’épisode de la répartition des vice-présidences et des portefeuilles montre qu’à la Région, c’est le changement dans la continuité. Le PS reste toujours aussi hégémonique et Michel Vauzelle maître incontesté à bord. À droite, l’UMP qui pèse, avec 30 élus, à peine plus que l’extrême droite et ses 21 représentants, n’a plus qu’à patienter jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy sonne la fin de la récré en enterrant les conseils régionaux. Pour l’heure, Thierry Mariani assume crânement sa défaite en acceptant la présidence du groupe UMP…

Dans les rangs écologistes, la situation est contrastée. En apparence, tout va pour le mieux. En 2004, ils avaient démarré leur mandat à 12. Après diverses divisions et un départ groupé vers le Modem, ils s’étaient retrouvés une demi-douzaine. Les voilà désormais 18 à siéger à la région : six issus des Verts, quatre désignés avec le label Europe Écologie, deux avec l’estampille « Régions et peuples solidaires »… Ils obtiennent quatre vice-présidences là où ils n’en avaient qu’une. Annick Delhaye est chargée du « développement soutenable, de l’énergie et du climat », André Aschieri du « foncier, du logement et de l’habitat », Jean-Yves Petit des « transports publics et de l’éco-mobilité », Anne-Marie Hautant de la « santé et de l’alimentation ». Premier hiatus : Laurence Vichnievsky, la médiatique tête de liste, ne sera donc qu’une élue de base. Deuxième bémol : les écologistes n’ont pas obtenu la première vice-présidence, symboliquement déterminante. « Elle revient de droit à un élu des Alpes-Maritimes », a répondu le PS à Vichnievsky, qui l’aurait demandée. Pourquoi pas, alors, à André Aschieri ? Philippe Chesneau, pilier écolo des deux premiers mandats, doit désormais se contenter d’une co-présidence du groupe avec Aïcha Sif…

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Au PCF, c’est vaches maigres. Les communistes ont perdu deux délégations emblématiques : celle des transports au profit des Verts et celle de la culture, au profit du PS. L’ancien vice-président délégué aux transports, Gérard Piel, se retrouve désormais président du groupe Front de gauche. Et Alain Hayot laisse la culture à Patrick Mennucci, qui captera donc la lumière des projecteurs de Marseille-Provence 2013. Reste seulement, pour Nathalie Lefebvre, une délégation aux « services publics et à la démocratie de proximité » et à Jean-Marc Coppola, probablement une délégation incluant les lycées [NDLR : non officialisée fin avril]. Un joli cadeau après le rocambolesque cafouillage qui a vu la tête de liste du Front de gauche aller se faire battre dans le Vaucluse puis se faire repêcher grâce à l’opportune démission d’une élue communiste. Vive la parité !

Et au PS ? Nous reviendrons sur ses (d)é(sé)quilibres internes. Patrick Allemand retrouve sa vice-présidence, Robert Alfonsi perd la sienne mais préside le groupe de 45 élus. De loin le plus important ! C’est incontestable : Michel Vauzelle succède à Michel Vauzelle…

R. le R.

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