Guy Marigot, apiculteur
Il fait son miel et notre beurre en vendant le Ravi sur les marchés d’Arles et de Marseille
La dure vie d’un canard associatif s’illumine parfois, laissant à penser que les choses pourraient être plus simples et qu’on ne s’en porterait pas plus mal. C’était un petit matin d’avril, sur le Cours Julien, à Marseille. Comme chaque mercredi, Guy, apiculteur tendance « Ni dieu, ni reine », installait son étal. Dans son numéro spécial « Présidentielle », le Ravi, après lui avoir demandé ce qu’il ferait s’il était locataire de l’Elysée, lui avait tiré le portrait. Alors, en lui donnant le journal avec sa trogne en une, on lui demanda, en voyant qu’il vendait CQFD, s’il ne voulait pas nous diffuser sur Arles où nous allions être virés des kiosques. Ce qu’il accepta bien volontiers. Et depuis, avec la bonhomie de celui qui n’est vraiment pas décidé à perdre sa vie à la gagner, il écoule, chaque mois, sa dizaine d’exemplaires, nous ayant, en sus, déniché un kiosque et livrant, à l’occasion, les affiches pour Jean, son pote disquaire à Arles qui, lui aussi, diffuse le Ravi [Musique-Arles, 14 rue Reattu]. Quand on lui donna la première fois une poignée d’exemplaires, il lâcha, dans un sourire : « P’tit joueur… » Il y a quelques années, avant qu’une bête histoire ne vienne gâcher notre lune… de miel, il en vendait plusieurs dizaines par mois. Mais la greffe est en train de prendre à nouveau. Et puis, comme le dit la sagesse populaire, « une abeille vaut mieux que mille mouches »…
S.B.