Municipales : les nuisibles
Une espèce est déclarée nuisible lorsqu’on considère qu’elle peut causer des dommages importants et porter atteinte à la santé publique. Qui sont les « nuisibles » susceptibles de parasiter le bon déroulement des élections municipales en mars prochain ? Il s’agit par exemple des élus à « casseroles », condamnés ou mis en examen à multiples reprises, qui s’accrochent désespérément, et souvent avec succès, à leurs mandats (lire pages 7 § 12). Mais ce sont aussi les électeurs opportunistes – particuliers, responsables associatifs – qui cherchent à monnayer leur vote en échange de quelques avantages (lire pages 12 § 13).
Il s’agit aussi pour nous – en premier lieu – de l’extrême droite. Le FN de Marine Le Pen ne gagnera pas les prochaines élections, même s’il risque d’emporter quelques villes. Pourtant, en pouvant se maintenir au second tour, en entrant dans de très nombreux conseils municipaux, il va jouer un rôle d’arbitre, se renforcer et continuer à diffuser ses idées dans la société. Et ça marche ! Près d’un français sur deux juge désormais que le Front national est un « parti utile ».
Les abstentionnistes ont aussi un grand pouvoir de nuisance. Leur non participation volontaire, les 23 et 30 mars, renforcera mécaniquement le poids des suffrages exprimés tout en jetant le doute sur la légitimité de ceux que distingueront les urnes. Mais l’abstention témoigne aussi d’un rejet de l’offre politique et des personnes qui l’incarnent, dont tous les candidats devraient se préoccuper. Et n’oublions pas que certains « nuisibles », c’est bien connu, s’avèrent parfois bienfaisants…
Michel Gairaud