Attention, trains à l’heure !

avril 2009

On est d’accord. Tout va mal. C’est la crise. Le chômage est en hausse. Le mois d’avril a été pluvieux. La grippe porcine pointe son nez. Nicolas Sarkozy, l’omniprésident en lutte contre les bandes cagoulées, se caricature et ne nous fait même plus rire. Les grandes manifestations font le plein de mécontents mais le gouvernement fait le sourd et les syndicats peinent à rebondir. Les partis en campagne pour les élections européennes ont, eux aussi, du mal à se faire entendre. Et le phénomène ne concerne pas que la France : un Européen sur trois en moyenne envisage de s’abstenir le 7 juin prochain. La possibilité d’une alternative n’effleure quasiment plus les esprits. Pour la plupart des gens parce que la politique n’a plus de sens, pour d’autres encore parce que tout changement semble relever d’une chimère inaccessible.

Et pourtant. Nous le décrivons dans notre « grosse enquête » ce mois-ci : parallèlement à un durcissement souvent désespéré des conflits, un air de fête et d’inventivité égaye le mouvement social. Sous la lumière des projecteurs, parfois aussi en la fuyant, nombreux sont ceux qui expérimentent, cherchent et souvent trouvent. Et pourtant. Après l’hiver le printemps, ma bonne dame ! Une société est comme un corps vivant. Jamais figée contrairement aux apparences. Elle vieillit, bien sûr, mais elle se renouvelle. Demain ne sera jamais comme hier.

Alors, pour une fois, oublions un instant les trains qui déraillent pour parler de ceux qui arrivent à l’heure. Il peut s’agir des bus. Ceux d’Aubagne et de son agglomération dans les Bouches-du-Rhône seront désormais, dès le 15 mai, totalement gratuits. Une façon concrète de valoriser le pouvoir d’achat et de batailler contre le règne tout puissant de la voiture. Dans un autre registre, le Conseil général du Vaucluse a adopté, le 17 avril, une motion s’opposant à toute culture d’OGM sur son territoire. Deux exemples. Il y en a d’autres. Les collectivités locales ne sont pas condamnées à gérer la pénurie. Elles peuvent donc faire aussi – incroyable ! – de la politique.

le Ravi

Infos & satire seront au rendez-vous du prochain numéro du Ravi chez les marchands de journaux dès le vendredi 5 juin. Ou chez vous, la veille, en remplissant le bulletin d’abonnement page 24.

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