Max Piselli

avril 2007
Ce devait être un moment de fraternité. Ce 14 mars 2007, Max Piselli, le maire UMP de Draguignan et président de la Communauté d’agglomération dracénoise, est très attendu pour l’inauguration du nouveau local de l’Association varoise d’accueil familial (AVAF). Créée en 1975 pour accueillir et héberger les familles en difficulté, cette structure s’est implantée en 1995 à Draguignan, sous le mandat de l’ancien maire socialiste, Christian Martin, afin d’accueillir les SDF. Contrainte de déménager de son ancien local, voué à la destruction, l’AVAF obtient de la nouvelle majorité municipale un équipement flambant neuf pour héberger en journée les SDF : salle à manger, cuisine, vestiaires, douches, et de quoi ranger quelques papiers… Max Piselli peut donc être fier de cette réalisation et de la rapidité des travaux. Après un discours de la présidente de l’association, Thérèse Destremau, et un intermède musical, c’est justement ce que le maire met en avant : l’efficacité de ses services, donc la sienne… Et de se lancer dans un fort plaidoyer pour cette « maison », symbole du foyer, de l’amour familial qui manque tant aux SDF. Las ! La fête était trop bien partie. Pendant ce discours, l’un des futurs « bénéficiaires » de l’équipement souhaite, sous l’emprise de substances illicites, renouer le lien direct entre le citoyen et son élu : « Alors c’est toi le maire ? Faut qu’j’te parle ! » Il consent cependant à laisser finir le premier magistrat en s’asseyant à ses pieds. « Vas-y mon pote, rock n roll ! ». Max Piselli s’adresse alors aux travailleurs sociaux présents et leur demande expressément : « Enlevez-moi ça du milieu ! ». Mais « ça » assiste de très près à la suite du discours demandant régulièrement : « c’est toi qui as écrit ça ? Est-ce que tu penses ce que tu dis ? ». Lassé d’être interrompu dans son énumération des valeurs de la charité et de l’amour, le maire conclut alors, à l’adresse de la présidente de l’AVAF : « Je suis ici chez vous, Madame. Si c’est pour être reçu comme ça, je m’en vais immédiatement ». Et de partir illico sans déguster avec le perturbateur ni ses compagnons de galère le verre de l’amitié. Finalement, pour les prochaines élections, ils ne représentent pas beaucoup de voix perdues… J-F. P.
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