Joli mois de mai
Attention ! Comme pour les trains lorsqu’ils circulent, un mois de mai peut en cacher un autre. Il y a déjà un demi-siècle, un mouvement politique, social et culturel d’une ampleur inédite, réveillait bruyamment la France endormie. 1968 fut, à la fois, un immense soulèvement ouvrier, une révolution des mœurs, une révolte multiforme propice à l’invention de nouvelles pratiques et utopies. La succession des commémorations, le spectaculaire ralliement de grandes figures « médiatiques » de 68 aux valeurs du « vieux monde » devant lequel ils courraient jadis, n’y fait rien : l’héritage soixante-huitard est toujours aussi brûlant.
En 2008, le président Sarkozy promettait de « l’éradiquer ». En 2018, Emmanuel Macron a renoncé, in extremis, à célébrer le sulfureux anniversaire. Le marcheur a préféré se mettre en scène avec les étudiants d’une université… dans l’Etat de Washington en conclusion de sa chaleureuse visite à Donald Trump. Et « en même temps », il s’est félicité des interventions musclées de la police dans les Facultés françaises occupées par celles et ceux qui refusent de nouveaux mécanismes de sélection. Même si l’embrasement social n’est pas certain, Mai 2018 est chaud-bouillant sur de très nombreux fronts. Et ce qui se joue n’est pas écrit dans les livres d’Histoire : c’est notre avenir.
le Ravi