Duraille

septembre 2021 | PAR le Ravi
La privatisation des TER est sur les rails avec toujours une seule logique : celle du profit.

C’est une première en France. Et ça se passe en Provence-Alpes-Côte d’Azur, toujours plus disruptive sous la marque Sud© ! Le 29 octobre, les conseillers régionaux vont officialiser la privatisation du TER Marseille-Toulon-Nice. C’est donc Transdev, et non plus la SNCF, qui assurera dès l’été 2025 le transport des voyageurs. L’entreprise appartient à un groupe rassemblant l’allemand Rethmann (34 %) et la Caisse des dépôts (66 %) contrôlée par l’État français.

Concrètement cela changera quoi ? Renaud Muselier (LR) et sa majorité promettent des merveilles : pour le même coût, une cadence doublée avec quatorze allers-retours quotidiens, un nouveau centre de maintenance niçois, des trains resplendissants, ponctuels, des « prix canonissimes » selon le président de la région… Les cheminots sont moins enthousiastes. Au-delà de 15 mois, leurs emplois ne seront plus préservés. Les syndicats craignent la disparition de métiers, la dégradation de la sécurité ferroviaire, celle du service rendu aux usagers.

Si les investissements publics pour entretenir les voies ne sont pas assurés, peu importe qui conduira les locomotives… Et un signe ne trompe pas : seule la ligne Marseille-Nice, la plus rentable, est privatisée. Pour les liaisons entre Les Arcs/Draguignan et Vintimille, celles de Nice à Tende, ainsi que de Cannes à Grasse, la SNCF a été jugée toujours compétitive. La logique, financière, est aussi ancienne que limpide : privatiser les bénéfices, socialiser les pertes.