Benoît et nous

novembre 2021 | PAR Michel Gairaud

L’engagement tient en quatre mots – page 11, paragraphe E, au chapitre « culture et éducation populaire » du programme du Printemps marseillais – et il est sans ambiguïté : « soutenir les médias indépendants ». Fin 2021 le constat est aussi net : ce soutien à la presse libre n’est pas à l’agenda de la nouvelle majorité.

Au lendemain de l’élection municipale, des discussions avec le Ravi s’enclenchent au cabinet du maire en titre, Michèle Rubirola. Nous y rappelons nos principes : les médias citoyens, n’appartenant pas à de grands groupes privés, n’ayant pas pour but d’enrichir des actionnaires, méritent d’être soutenus. Sans contrepartie et en toute transparence.

le Ravi revendique ainsi de bénéficier des budgets dédiés à la communication culturelle et la Tchatche, l’association qui édite le journal, réclame d’être accompagnée pour ses actions d’éducation populaire, sa défense du dessin de presse et de la satire. En 2020, alors que nous sortions exsangues d’une année « Covid », la Ville achète de la publicité dans nos colonnes, pour promouvoir une exposition, à hauteur de 12 000 euros (5 % de notre budget annuel). Une première depuis 17 ans alors que Jean-Claude Gaudin avait toujours tenu le Ravi à l’écart.

Le début d’un soutien pérenne ? Mais alors que l’année s’achève dans quelques semaines, nos demandes de financement ont été repoussées et les discussions avec la Ville, quai du Port – que nous souhaiterions communes avec tous les médias indépendants marseillais – ne sont toujours pas ouvertes.

Et sur le plan éditorial ? Nous avons lancé très tôt une invitation auprès de Benoît Payan afin de participer à une Grande Tchatche, l’émission politique du Ravi sur Radio Grenouille. La réponse, négative, a tardé : agenda trop chargé… Bien entendu nous avons aussitôt adressé au maire une nouvelle invitation à débattre. Et alors que des milliardaires se disputent le contrôle de La Provence, nous lui demandons de tenir sa promesse de soutien aux médias indépendants.