L'empaillé du mois !
Au début, on a cru qu’on avait la berlue. Nous voilà dans l’espace « kiosque » des rencontres de la presse « pas pareille » niçoises et l’exemplaire de L’empaillé que l’on trouve affiche en Une « numéro 1 ». Daté de mars dernier. Or, cela fait des années qu’existe ce cousin germain de CQFD né dans l’Aveyron en 2016. L’explication se trouve sous le titre : « Une presse libre pour l’Occitanie ».
Et le duo présent dans l’arrière-pays niçois de préciser : « En fait, ce n’est pas vraiment le numéro 1 mais le numéro 9. Avant, on n’était que sur l’Aveyron. Désormais, on est régional. Un trimestriel dont on a tiré 29 000 exemplaires. Gros tirages, gros enjeux… Et notre ligne ? Elle est floue et ferme à la fois ! »
Si le journal à la mise en page soignée fait la part belle aux témoignages et aux reportages, ceux qui tiennent la plume n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Pour rappeler qui est Jean-Michel Baylet, le patron de La Dépêche du Midi dont l’empire s’étend désormais jusqu’au Midi Libre, la titraille est sans appel : « La bête noire ». Et d’attaquer en force en rappelant l’attitude de La Dépêche de Toulouse sous Vichy ou que le titre, au sortir de la guerre, a eu, au sein de sa direction, René Bousquet.
L’empaillé se fait aussi les crocs sur la « ville rose » et son « obsession sécuritaire ». Ou donne à entendre le témoignage rare d’un éleveur face aux abattoirs industriels. En première ligne sur le social et l’écologie, le journal rend compte aussi de la diversité des luttes. Et fait également la promo des vins pirates avec un « tuto » pour faire du « vin maison ». Pas étonnant donc que le titre ait réussi sa campagne d’abonnement pour faire sa mue régionale. Ni que, pour son deuxième numéro, L’empaillé titre, en toute simplicité : « A fond ! »