La culture en déconfiture

août 2020 | PAR Michel Gairaud
De la musique au théâtre, en passant par le cinéma et les musées, la Covid-19 frappe de plein fouet la culture. Vivement la guérison !

Tartine

Lessivés après deux mois de confinement et un été rythmé par l’annulation des festivals, les artistes mais aussi ceux, très nombreux, qui travaillent dans les salles de concert, les théâtres, musées et bibliothèques, pourraient être cet automne frappés de plein fouet par les effets secondaires de la Covid-19. Pour ne prendre que deux exemples, sans le In et le Off et sans les Rencontres photographiques, les villes d’Avignon et Arles ont déjà été profondément impactées…

La culture, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale. Mais là, nous risquons de devoir fermement tartiner ! Les règles, sans cesse changeantes, interdisant de réunir plus de 5 000 personnes, fixant des normes de distanciation dans les espaces fermés, rendant obligatoire le port du masque, imposant un couvre-feu à Marseille dès 23 heures, pourraient durablement entraver toutes les manifestations culturelles. Y compris les plus populaires comme en témoigne la désertion des cinémas !

Dans le sillage de la dotation exceptionnelle de deux milliards pour la culture brandie par le gouvernement, toutes les collectivités locales entonnent, la main sur le cœur, le couplet du soutien inconditionnel à l’Art et à ses preux chevaliers. Les actes suivront-ils ? Classiquement beaucoup d’élus sont surtout préoccupés par les retombées économiques du secteur culturel. L’essentiel est pourtant ailleurs : préserver ce qui fait sens, émancipe. Un enjeu vital alors que prime l’injonction à travailler pour relancer, coûte que coûte, la machine à consommer.

Imprimer