Le journal de Didier R. (février 2021)

février 2021 | PAR le Ravi
A nouveau, le Ravi s’est (presque) procuré en exclusivité le journal intime du plus célèbre infectiologue du monde.

1er février

Hier, c’était bal masqué sur le toit de l’IHU, bd Jean Moulin à Marseille ! Enfin, plutôt une bamboche version école des fans. Histoire de ressouder l’équipe, bien décimée par des burn-out, on a distribué des « Médailles de la reconnaissance », promotion Covid-19. Des breloques en chocolat de la fondation IHU, mais c’est le geste qui compte. Jacques Martin serait fier de moi !

5 février

C’est parti ! J’attaque la promo de mes Carnets de guerre. Pas mal comme titre pour un type qui a déserté le comité scientifique pour se retrancher dans son bureau. C’est d’ailleurs la seule originalité de ce bouquin édité par Michel Lafon, l’éditeur des stars en mal d’amour : c’est une compilation de mes interventions de janvier à octobre 2020. Un peu comme Les Prophéties de Nostradamus, « cela laissera une trace dans l’Histoire de ce qu’on peut faire et de ce qu’on ne peut pas faire dans des situations épidémiques de cette nature ».  Et puis ça me permet de rester dans la lumière et de continuer à illuminer le monde de mes brillantes analyses. Comme dans Le Figaro, où j’explique sans avancer la moindre publication que nous savons maintenant que « 80 % des gens qui meurent ont plus de 75 ans ou sont obèses. [Alors], quand nous avons regardé dans le détail l’âge et l’espérance de vie liés aux pathologies associées, nous avons trouvé que 90 % des malades avaient une espérance de vie de l’ordre d’un an ». Plus c’est gros…

8 février

Après les santons, les masques, les t-shirts, les bougies, les mugs et les savons, les bières à mon effigie débarquent en ville. Enfin, dans les grandes surfaces. En tout cas, c’est de la bio et de la bien marketée : en bon communiquant, un Niçois spécialiste de l’habillage des bouteilles de bière l’a appelée la « Chloroquine Dundee » ! Ça me va bien avec ma grande gueule…

15 février

A croire que ma femme est aussi un produit dérivé ! Natacha, mon amour depuis quarante ans, a les honneurs de Elle. Paraît qu’elle est en pleine promotion d’Un mardi chez les fous, un roman publié aussi par Michel Lafon mais il y a un an. En tout cas, en ce lendemain de Saint-Valentin, elle minaude et entretient un peu plus la légende en racontant qu’au milieu des années 80 l’Amérique m’a ouvert ses bras chargés de dollars. Je ne me souviens plus. En même temps, il faut faire attention avec Natacha : avant de devenir psychiatre, elle a étudié l’effet sur les singes de la MDMA, la molécule psychoactive de l’ecstasy, et je me suis toujours demandé si elle n’en avait pas abusé…

16 février

Ce n’est ni la gloire, ni les trompettes de la renommée, comme dirait le regretté Georges…  Martine Vassal, la président LR du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône que j’ai soignée du Covid en mars, vient de me remettre la larme à l’œil un chèque de 5 000 euros et le Grand prix départemental de la recherche en Provence « pour l’ensemble de [mes] découvertes dans le domaine des pathogènes émergents et des maladies infectieuses ». Un César pour l’ensemble de ma carrière… On est encore loin du Nobel et de son million. Put… ça fait mal !

24 février

La région et le département valident mon protocole « covid free » à expérimenter dans les restaurants : un test salivaire à résultat en dix minutes, puis ne rentrent que ceux qui sont négatifs ! Didier Raoult, votre nouveau physionomiste en hôtellerie-restauration ?? Bande d’ingrats !! On en reparlera quand vous savourerez un demi en terrasse grâce à moi !

Toutes les citations en italique ont réellement été prononcées ou écrites le jour indiqué dans l’article, le média ou la situation indiqués.