Un pour tous, tous pourris ?

juillet 2019 | PAR Sébastien Boistel
A l'approche des municipales, les candidatures se multiplient. Les affaires aussi !

Pas facile, entre Aix-en-Provence et Aubagne, à Fuveau (13), de trouver la salle de la Galerie. Au fond d’une ruelle, quelques marches et voilà les affiches de la soirée « Ethique et transparence » organisée par le conseiller d’opposition Jean-François Dubus et qui a réuni une cinquantaine de personnes pour ce débat avec Anticor, le Ravi et l’élu d’opposition aixois Lucien-Alexandre Castronovo.

Tandis que la brigade financière enquête à Istres et à Marseille et en attendant le feuilleton « Guérini », c’est Maryse Joissains, la maire LR d’Aix qui n’en finit pas d’être sous les feux de l’actualité. L’occasion pour Castronovo, son « meilleur ennemi », de rappeler « 40 ans de chroniques judiciaires », en particulier ses années de combat contre Alain Joissains…

Le jour même, le suppléant de la députée macroniste Anne-Laure Petel sort du bois en clamant : « On peut faire de la politique autrement. » Oui, mais comment ? En 2014, « Fuveau demain » avait signé la charte Anticor. Et la tête de liste de plaider pour la transparence, le non-cumul des mandats…

Reste qu’à la veille des municipales, si les candidatures se multiplient, les affaires aussi ! Difficile de ne pas céder au « tous pourris ». Jean Sansone, d’Anticor, tempère : « C’est moins la proximité des élections que nos actions et notre structuration qui jouent. Avec ce qui se passe sur Aix ou le signalement à l’encontre de Renaud Muselier quant à l’utilisation des moyens de communication de la Région, cela nous a donné une belle visibilité. »

Le responsable associatif n’est toutefois pas favorable à de nouveaux outils : « En France, dès qu’il y a un problème, on fait une loi. Celles existantes sont suffisantes. On n’a pas besoin de gadgets mais d’une justice dont les réponses sont à la hauteur. Si l’on veut du renouvellement, il suffit d’interdire à tout élu condamné, que ce soit pour avoir détourné un euro ou un million, de se représenter. »

D’autres, dans la salle, sont favorables à des mesures plus expéditives : « En Chine, un élu corrompu, c’est une histoire à 50 centimes. Le prix de la balle. » Nul doute qu’avec le scrutin, les esprits risquent de s’échauffer. Mais quand on demande à l’élu d’opposition s’il a des faits précis en tête, il préfère botter en touche. Tout en expliquant qu’il n’a pu bénéficier de l’affichage officiel : « On m’a dit que, pour une réunion à caractère politique, ce n’était pas possible. » Ce qui n’empêchera pas une élue de la majorité d’inviter le Ravi au conseil municipal pour un « contrôle technique de la démocratie »…