Paca, laboratoire du professeur Macron

Notre Président, plus grand bienfaiteur de Paca ? Dans cette si belle région, les chantiers ne manquent pas pour la REM, qui s’est arrogée le soutien des patrons de droite des trois métropoles (Nice, Toulon et Aix-Marseille), ainsi que de ceux des départements du Var et des Bouches-du-Rhône. Sans compter les maires des villes moyennes ou des petites communes rurales, la plupart de droite ou divers-gauche, tentés par un ralliement une fois passé l’orage des législatives. Localement, la macronie a les coudées franches pendant au moins quatre ans, jusqu’aux prochaines élections locales de 2026. D’autant plus que les collectivités locales, privées de taxe d’habitation, ont de moins en moins de marge de manœuvre et accroissent leur dépendance financière envers l’État. Passage en revue de la liste au papa Noël, entre réel et rêve.

Depuis vingt ans, on la croyait enterrée, elle revient plus que jamais ! L’État est bien décidé à lancer dès 2024 les travaux de la « ligne nouvelle » pour atteindre Nice en TVG. L’arrière-pays varois s’inquiète, tout comme les habitants des périphéries qui préfèreraient qu’on mette le paquet sur les trains du quotidien. Mais promis, cette fois-ci, les TER ne seront pas oubliés, particulièrement autour de Toulon où gouvernement et collectivités promettent « un véritable RER ». Les deux premières phases du projet, évaluées à 3,5 milliards d’euros pour des travaux autour des gares et des lignes existantes, ont été validées fin février par tous les acteurs. Avec une – légère – incertitude : l’Europe acceptera-t-elle de financer comme prévu les 20 % du projet ? Côté français, la douloureuse devrait être payée entre autres via une taxe spéciale d’équipement, abondant un établissement public dédié.

Côté transports urbains, l’État doit aussi théoriquement financer des transports « en site propre » comme le tramway marseillais ou le bus à haut niveau de service (BHNS) de Toulon, qui doit à terme relier les communes de La Seyne et La Garde, à chaque extrémité de la métropole. Le gouvernement versera-t-il davantage qu’une aumône (10 % du budget pour le BHNS de Toulon) pour ces chantiers ? Suspense…

La macronie aime les forces de l’ordre, et ça tombe bien, ses alliés de droite aussi. Rien n’est donc trop beau en Paca pour les loger de la meilleure des façons. En plus du nouveau commissariat dans les quartiers Nord de Marseille, attendu depuis trop longtemps, l’État va mettre 172 millions d’euros au pot sur les 220 millions prévus pour le projet « d’hôtel des polices » et de « centre d’hypervision urbain ». Sur 50 000 mètres carrés, ce giga poulailler doit rassembler 1 200 policiers nationaux et 800 municipaux, plus une salle de supervision des si efficaces 3 900 caméras implantées à Nice. A partir de 2025, les délinquants niçois n’ont qu’à bien se tenir.

Vous habitez une ville moyenne qui n’est pas raccordée à la fibre et n’a pas non plus d’incubateur de start-up ? La République en marche vous aime quand même ! Lancé comme une réponse au mouvement des gilets jaunes, le plan « Action cœur de ville » veut redonner de l’attractivité aux centres-villes de communes comme Arles, Tarascon, Avignon, Cavaillon, Carpentras, Brignoles, Draguignan… Au total, 13 villes retenues en Paca, pour des « projets » axés sur le logement, les commerces, les services publics et les transports. Avec le début d’un exode urbain consécutif au confinement, les maires peuvent se frotter les mains. Mais les nouveaux logements favoriseront-ils la mixité sociale ou serviront-ils la gentrification-qui-apporte-des-richesses-donc-du-ruissellement ? Pour faire respecter la loi sur les quotas de logements sociaux, les préfets risquent de devoir taper du poing sur la table face aux élus de droite pro-Macron… Il va y avoir du sport.

Make our region great again ! Terres agricoles menacées de bétonnage, air pollué par les activités industrielles et le tout voiture / camion, énergies renouvelables encore sous-développées : Paca est un terrain de choix pour une politique résolument écologiste. Mais cela supposerait de faire changer de braquet à la droite locale, encore dans une logique de croissance et tourisme über alles. Un nouveau défi pour la planification écologique ! Car il y a urgence : avec des premiers incendies de forêt dès le mois de mars cette année, et des épisodes de sécheresse de plus en plus longs et intenses, les effets du réchauffement climatique en Paca deviennent chaque année plus concrets.

Avec une part des 60 ans et plus dans la population supérieure de deux points à la moyenne nationale, Paca va être fer de lance pour la mise en œuvre de la réforme « grand âge » promise par Notre Président. Plus de moyens et de contrôles dans les Ehpad, minimum retraite réévalué, offre de soins repensée pour une plus grande proximité, lancement d’un débat sur la fin de vie. Ce chantier immense, déjà repoussé sous Hollande puis Macron, ne peut plus, lui non plus, attendre.

#SOS RAVI !

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